Saint-Philippe d'Aiguilhe. Introduction. |
Retour | Introduction. | Présentation. | Analyse. |
45 ans après. |
Face aux rumeurs. |
Jugement administratif |
Documents de travail |
Soixante années se sont écoulées depuis la fin des hostilités. Au lendemain de la capitulation sans condition des forces nazies,
la France libérée dû réapprendre à vivre, pansant ses plaies, pleurant ses morts. Chaque commune, chaque hameau établit la liste
de ses disparus; morts au combat lors de la drôle de guerre ou dans les sables d’Afrique, sur les plages de débarquement ou au pied
du Mont Cassino, fusillés par les troupes d’occupation ou abattus par la Milice française. Car, en cette période la France fut
divisée. Nous savons que la fidélité envers le maréchal Pétain put entraîner certains vers la Collaboration, la Légion des Volontaires
Français et les combats sur le front de l’Est; d’autres optèrent pour la Milice acceptant de lutter contre le Maquis et se révélant,
parfois, aussi cruels que les sinistres S.S. Il y eut des Travailleurs Volontaires en Allemagne, il y eut ceux qui acceptèrent de
partir pour le Service du Travail Obligatoire et il y eut ceux qui s’offrirent aux occupants, soit par idéal, soit par intérêt.
Sous le microscope du chercheur apparaît une multitude de motivations qui peuvent parfois sembler discutables.
Il fut apparemment aisé de reconstruire les biographies des grandes figures de la Résistance nationale ou régionale, comme il fut
facile de dresser les dossiers d’accusation contre les collaborateurs et les criminels de guerre connus déjà de longues dates; dans
les deux cas, le poids des témoignages, la valeur des archives produites et des documents consultés entraînaient, le plus souvent,
une adhésion générale, Par contre; l’étude du microcosme rural doit obligatoirement se heurter à la rumeur, aux non-dits, aux problèmes
familiaux et de voisinage. Constatés il y a 60 ans de cela, les mêmes problèmes, loin de s’éteindre, perdurent aujourd’hui sans,
pour autant, apporter la moindre preuve.
Pendant ce temps, les descendants des disparus n’osant parler de leur père, de leur mère, bloquant leur amour filial sur leur honte
des rumeurs diffusées et que, bien sûr, on ne veut pas leur épargner, attendent, depuis toujours, de ceux qui manipulent leur honneur,
la moindre preuve, le moindre document probant.