de Libération nationale"Marc". Les arrestations. |
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Groupe de Targon. |
Affaire Renaudin. |
La mort de "Marc". |
Trahison de Laparra. |
Le Corps-Franc de Libération Nationale, Raymond Trausch.
historique des unités combattantes de la Résistance, Général de la Barre de Nanteuil,
Front du Médoc, Brigade Carnot.
Source Centre Jean Moulin
Le lendemain, mercredi 26, Laparra va poursuivre ses méfaits. Vers 18 heures, an voiture automobile,
accompagné de deux agents allemands et de Langlade de la S.A.P, alors qu'ils se rendent rue de
Strasbourg visiter une chambre occupée occasionnellement par "Marc", il aperçoit "René" circulant
à bicyclette aux abords de la Bourse du Travail. Il le signale aux Allemands qui rebroussent
chemin et rejoignent le cycliste rue Lacornée où, le serrant contre le trottoir, ils le font tomber.
Arrêté, "René" sera conduit au Bouscat où, torturé, il devra répondre à un interrogatoire inhumain.
"Charles l'Armurier", Chalifour, qui se rendait à l'appartement de Chevrot, rue Lacornée, a
assisté, impuissant, à l'arrestation. Il n'a pu reconnaître Laparra resté dans la voiture, ce
qui va permettre à celui-ci, comme nous le verrons plus loin, de poursuivre son rôle odieux de
rabatteur au profit de l'ennemi.
"Charles", par l'intermédiaire de "Jeannot" Dumora, va faire prévenir André Baudon, propriétaire
qui abritait chez lui, au Vigean, le plus important dépôt d'armes et d'explosifs du Corps Franc,
le mettant en garde contre les risques énormes que lui, ainsi que sa famille, courraient du fait
de l'arrestation de "René", connaissant l'existence du dépôt, et lui suggérant de quitter au plus
tôt son domicile.
"Charles" m'ayant rejoint et mis au courant de la situation, nous avons vainement tenté de nous
procurer un véhicule susceptible de déménager immédiatement le dépôt. Des pourparlers
engagés avec un responsable sympathisant de CITRAM, échoueront au dernier moment.
Nos craintes se matérialiseront hélas, le lendemain 27 juillet: le dépôt sera investi par les
Allemands. André Baudon ainsi que sa femme Yvonne sont arrêtés. André Baudon sera fusillé le 1
er août, à Souges. Yvonne Baudon, déportée en Allemagne, décèdera à Ravensbrück.
Le 25 juillet, Laparra rendra un service de plus à la Gestapo: à un des adjoints de Dhose, Galach,
qui lui demande s'il connait un dénommé "Raymond", il répond par l'affirmative, déclarant savoir
comment et où me joindre. Celui-ci le charge alors, avec l'appui de "Roger" et d'agents de la
S.A.P de s'assurer de ma personne.
Accompagné de "Roger", il se rend, le 29 juillet au restaurant Lafon, place du Grand Marché,
afin de me laisser un message. Arrivant de Targon, le 31 juillet, je prends connaissance du
contenu du message suivant:
"Marc", "Louis", "René" arrêtés - suis coupé de toutes parts - ai besoin de te voir au plus
tôt - Passerai ici 01.08 à 12 heures - signé: "Lefevre".
Sans méfiance vis à vis de celui qui avait la confiance de "Marc", et avec qui j'avais déjà travaillé
(en particulier réception du parachutage de Lacanau de Mios) je décide de me rendre à ce
rendez-vous.
Avec l'appui des policiers de Langlade de la S.A.P, la Gestapo tend, le 01.08, un guet-apens
place du Grand Marché. Laparra, pour la circonstance, a été pourvu d'un pistolet (colt 12)
approvisionné.
Vers 11h30, il pénètre au bar du restaurant Lafon et, renouvelant la comédie jouée à
"Louis" et "René", me présente "Roger" comme un camarade. Afin de ne pas être entendu des occupants
du bar, je les invite à sortir. Au bout de quelques mètres, sur l'étroit trottoir (Laparra à ma
gauche), "Roger" resté derrière m'applique son revolver
dans le dos en criant:
- Police allemande, je vous arrête!
Je me retourne brusquement et le bouscule. Surpris et désiquilibré, il tire sans m'atteindre, se
blessant lui-même à la main gauche. Je pars devant moi en courant vers le fond de la place du
Grand marché. Je n'irai pas loin car des coups de feu, tirés de derrière, (Laparra, "Roger") et
de devant (les agents de Langlade) vont me toucher et me faire tomber à l'angle de la rue Gouvéa.
Laparra sera l'un des premiers sur moi, colt à la main. Embarqué dans la traction de la S.A.P,
toujours sous la menace de l'arme de Laparra, je serai conduit au Bouscat où celui-ci recevra
les félicitations d'un officier G.S.P pour ma capture.
A ma connaissance, je fus la dernière victime de laparra. Fin septembre 1944, arrêté sur mon
ordre par des éléments du groupe "Marc", alors qu'il était lieutenant F.F.I au Groupe Georges,
il fut jugé par la Cour de Justice de Bordeaux, le 16/03/1945, reconnu coupable, condamné à mort.
Ayant formulé son recours en grâce, sa peine fut commuée en travaux forcés à perpétuité. Il fut
libéré quelques années plus tard!!!
Bien que condamnés à mort, Danglade et moi-même étions détenus dans les cellules de Robert Piqué.
Le 19 août, des S.S allemands vinrent nous chercher afin de nous conduire à la caserne Boudet
où devaient être rassemblés les vingt-trois condamnés dont l'exécution était prévue pour le 21
août. Un mèdecin, officier supérieur de la Kriegsmarine, s'opposa à notre transfert, arguant du
fait que nous ne saurions nous tenir debout, argument hélas réel pour Danglade, faux quand à moi,
mais étant donné l'aspect de mes pansements malodorants exécutés le 1er août avec des
bandes en papier, les S.S n'insistèrent pas.
Le 21 août, les occupants évacuèrent l'hôpital Robert Piqué. La police de Vichy vint nous chercher
et nous conduisit au fort du Hâ. Danglade ne fût pas incarcéré, mais emmené vers une clinique
où il devait décéder trois jours plus tard.
Les Allemands n'occupaient plus la prison, laissée à la garde de l'administration pénitenciaire,
renforcée par des éléments de Franc-garde de la Milice.
Le 23 août, ayant pû obtenir qu'un mèdecin examine mes blessures, mon transfert sur l'hôpital
Saint-André fut décidé. Muni d'un billet de sortie, je fus autorisé à prendre l'ambulance chargée
de conduire les malades à cet hôpital. Ne voulant pas courir le risque de retomber aux mains des
occupants, toujours à Bordeaux, je quittais le véhicule place de la République, grâce à la complicité
d'une infirmière et du conducteur.