© ville de Mérignac - 9/9/1994 |
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Le vendredi 25 août, le Comité départemental de Libération fut
définitivement constitué, sous la présidence du bâtonnier René Caillier. Parmi ses treize membres, il y
avait Robert Brettes, au nom d'un groupe "Résistance rurale" et Gabriel Delaunay, au nom des
M.U.R. (Mouvements unis de la Résistance).. Le même jour, sous l'action personnelle de Gaston
Cusin, commissaire en titre de la République, un terme provisoire fut mis à la rivalité qui
opposait "Triangle", "Aristide" et "Dufour". Ce qui permit à ce dernier de donner par écrit
l'ordre d'occuper tous les édifices publics dans les communes de banlieue. On présume que
c'est Robert Brettes qui le reçut pour Mérignac. En tout cas, il se présenta le même jour à la
mairie au maire Benjamin Saufrignon, accompagné d'un groupe armé non identifié (groupe des F.F.I.
de Mérignac? groupe "Mercure"?). Benjamin Saufrignon a déclaré plus tard avoir reçu ce jour-là
le "Comité de Résistance de Mérignac" dont Robert Brettes s'était présenté comme le chef. Celui-ci
aurait fait part de l'ordre écrit du général Moraglia. Le maire lui exprima ses regrets qu'il ne
se fût pas présenté dès le dimanche 20 pour empêcher les Allemands de réquisitionner tous les
véhicules disponibles de la commune. Robert Brettes fit une réplique aimable sur l'honorabilité
du maire. Échange de vues sans heurt. Robert Brettes et ses compagnons se retirèrent dans leurs
foyers laissant le maire en place. Le même jour, la colonne F.F.I. D4Arcachon (commandant Duchez)
atteignit Gradignan, au camp militaire italien, à 19h30, où elle s'arrêta attendant l'ordre
d'entrer dans Bordeaux.
Le samedi 26 août, le groupe Paul Valéry, de Bègles, au nom des F.F.I., aurait libéré
le camp d'internement de Mérignac où il n'aurait trouvé que 50 internés dont 10 juifs.
Le 25, le 26 ou le 27 août, le groupe dit "Hostens-Lugos", rejoint par le bataillon
Nord-Landais (Lartigaut, Claverie, Veulet) serait parvenu à Mérignac avant d'entrer dans Bordeaux.
Le dimanche 27 août, à midi, le groupe Claverie, des maquis F.F.I. de Dordogne-Sud, était
signalé comme s'avançant vers Mérignac sur la rive gauche de la Garonne dans l'axe de la N 113
en vue d'entrer dans Bordeaux. Le même jour, à Mérignac, Gilbert Desage, 18 ans, fut tué et Suzanne
Desage, 18 ans, fut tué et Suzanne Alimbau, 16 ans, fut mortellement blessée dans des circonstances
inconnues.
Le lundi 28 août, 0h, Bordeaux était libérée. A 6h30, les F.F.I. pénétrèrent dans la ville
venant des banlieues. Dans la matinée, deux F.F.I. de Bordeaux furent chargés de garder
l'École
normale d'instituteurs de Bourran. Arrivés sur place, ils y rencontrèrent "un officier de la France
libre" en tenue avec ses hommes qui les renvoya à Bordeaux. Les cloches sonnèrent à Mérignac et
une cérémonie eut lieu au monument aux morts. Le même jour, André Groleau, 51 ans, de Jolibois,
chef de groupe aux F.F.I., mourut de ses blessures à l'hôpital St André de Bordeaux.