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Résister, c'était d'abord refuser de cesser le combat en gardant
l'espoir d'un renversement du cours de la guerre; c'était encore oser dire non au diktat imposé
par l'occupant avec l'assentiment du gouvernement de Vichy. Cela impliquait de se mettre dans
une injuste illégalité en ayant connaissance de tous les risques encourus et en sachant pertinemment
que des représailles possibles pourraient frapper des êtres chers.
Ils furent peu nombreux ceux qui, malgré tout, pensèrent devoir agir. Estimés à environ 1% de
la population, ils furent durement touchés par la répression. (77.615 morts et 2.782
disparus, cf "les flambeaux de la Résistance" de P.Castelneau et P.Hug).
Les militaires, les syndicalistes, les membres de partis politiques, tous ceux déjà en place au
sein d'une structure, purent s'engager plus facilement par connaissance ou cooptation.
.
La démarche de l'isolé restait plus hasardeuse. De nombreux problèmes préliminaires se posaient.
Qui contacter? Quelle était la personne sure? Chaque réponse pouvait déboucher sur l'arrestation.
Prêts dans leur cœur et dans leur âme, certains ne purent trouver le contact utile. Ils agirent
alors en solitaires. Au début de l'occupation, nombreux furent ceux qui tracèrent le "V" de la
Victoire sur les murs de nos villes. Et puis, ils hébergèrent des personnes recherchées.
P.Casteneau et P.Hug ("Les flambeaux de la Résistance") présentent cette Résistance non organisée
en trois points:
1° Les Résistants isolés.
La Résistance exista aussi en
dehors des structures et organisations répertoriés. Des anonymes risquèrent
leur vie en hébergeant des personnes recherchées, en cachant des armes,
en acceptant de servir de « boîte aux lettres ». Il y eut des
passeurs bénévoles.
2° Les sympathisants.
Informateurs occasionnels, on pouvait les trouver
dans la police ou la gendarmerie. C'étaient eux qui donnaient l'alerte
aux personnes recherchées. Ils étaient aussi dans les personnels municipaux
qui procuraient pièces d'identité ou carte d'alimentation. C'était encore
le monde para-médical qui acceptait, à ses risques et périls, de soigner
et de réconforter les résistants dans le besoin.
3° La Résistance passive.
Elle osa manifester contre le départ des gars pris par le S.T.O. Manifestation dans les gares,
sur les voies. Refus des cheminots de convoyer les trains vers l'Allemagne.
Elle fut aussi le fait des diverses autorités religieuses protestant contre
le sort réservé aux juifs français. Il y eut la commémoration de fêtes
comme le 14 juillet ou le 11 novembre et, plus précisément la marche des
lycéens et étudiants de Paris qui, le 11 novembre 1940, manifestèrent place
de l'Étoile.
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