Les Martyrs de la Résistance. Les collectivités. Les mouvements de jeunesse. |
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La jeunesse dans la Résistance. | Auriac Jean |
Front national étudiant |
Bataillons de la Jeunesse |
Cahiers de la résistance supplément n°15
3 filles, 20 garçons, la résistance en Gironde, Michel Slitinsky
Histoire de la Résistance, Henri Noguères
Bordeaux 1940-1944, René Terrisse
Témoignage du docteur Pierre Pascarel
Mémoires d'un agent secret du colonel Rémy
Témoignage de O. Auriac
Fonds Albert Ouzoulias (n°3) Musée Résistance Champigny
Soixante cinq ans après la libération, le simple témoignage, apparemment anodin, d'un témoin muet jusqu'alors peut conduire à une
nouvelle lecture des documents existants.
Comme tant d'autres, j'avais accepté de confondre les Auberges de Jeunesse de France et l'Alliance de la Jeunesse Française. Or,
posant enfin son scalpel, le docteur Pascarel, libéré de sa tâche chirurgicale, entendait, à la fois, répondre à l'appel que lui
avait lancé son ami, le docteur André Dartigues et donner son propre éclairage sur l'affaire des A.J.F.
Avant d'étudier le travail effectué par les mouvements de la jeunesse au sein de la Résistance, il faut ici préciser que l'activité
de la jeunesse fut ressentie au sein des divers groupes, au coeur des différents maquis; partout où le désir de combattre se fit
sentir.
Les Auberges de jeunesse, interdites par Vichy étaient initialement représentées par deux mouvements - le Centre laïque et la Ligue
française - qui se regroupèrent alors sous le générique des "Compagnons de la Route". Là encore des défections furent
enregistrées dans les effectifs de la Ligue Française, relancée par les Allemands, en zone Nord, sous une teinte nettement nazie.
Certains membres du laïque optèrent eux-mêmes pour la collaboration active.
Par contre, nous savons que René Jullien et Gérard Blot qui étaient, en Gironde, "responsables départementaux" se lancèrent,
avec efficacité, dans la Résistance. Nous les retrouverons soit dans les Bataillons de la jeunesse ou, encore dans le Front national
étudiants.
A ce jour je n'ai pu retrouver des faits précis impliquant directement les "Auberges de la Jeunesse" en dehors de ceux
que certains désignaient sous le terme "d'Ajistes" et qui se révélèrent être d'une toute autre origine.
Réseau alliance de la jeunesse. | |
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Patronymes. | |
Bergez André | Etudiant en océanographie. |
Bergez André | Etudiant en océanographie. |
Villain Pierre | 27 ans, postier, officier de réserve. |
Girard Pierre. | alias Pedro |
Girard Marcelle | sœur du précédent, alias Pedrette. |
Girard Jean | Etudiant. |
Dupont Paul | Etudiant. |
Feillou Jean. | Etudiant. |
Feillou Simone | Sœur du précédent. |
Castain Pierre | Ateliers Industriels de l'air. |
Causse Pierre | Ateliers Industriels de l'air. |
Raufaste Jean-Baptiste | Ateliers Industriels de l'air. |
André Robert | Ateliers Industriels de l'air. |
André Guilbaud | |
Silberberg |
L'Alliance de la Jeunesse Française, sous-réseau de CND-CASTILLE, collecte des informations sur les troupes allemandes, sur le port
de Bordeaux et l'aérodrome de Bordeaux-Mérignac, mais aussi sur les usines de la Souys, toutes les usines
travaillant pour l'occupant. Le
professeur Jean-Jacques
Auriac, titulaire d'une chaire à la faculté de médecine et médecin résident à l'hôpital Bergonié
à Bordeaux et ami du docteur Chauvenet de Thouars à rejoint ce groupe, qui, sous
l'influence de Chauvenet devient un sous-réseau du CND-Castille.
Apparemment, André
Bergez, en reste toujours responsable.
En
dehors de l'Alliance de la Jeunesse Française
l'Université comptait un autre groupe de résistance F.T.P. animé par Claude
Meyroune et Raoul Claverie.
Le moment sembla propice pour remplacer le mouvement F.T.P. par un Front national des
Étudiants qui,
sur le plan national, regroupait des personnalités de toutes tendances. La coordination locale semblait
pouvoir être assurée. A Bordeaux se structure un groupe de 70 jeunes organisés en formation
triangulaire.
Une imprimerie fut mise en place par Meyroune au troisième étage du 42 rue Servandoni. Parallèlement,
le groupe préparait le sabotage des pylônes électriques de Pessac, puis de la route d'Arcachon.
L'étudiant en sciences Durou confectionnait les engins explosifs. Ils servirent encore au sabotage
des câbles téléphoniques reliant Bordeaux à la base de Mérignac.
Front national étudiant | |
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Meyroune Claude | Arrêté le 4 février 1942. |
Claverie Raoul | Déporté à Buchenwald, mort à Dora en février 1945. |
Durou | Etudiant en sciences. |
Rhodes | Interpelé début avril 1942 |
Legrand | |
Guibert | |
Marot | |
Mury | |
Déjean | |
Requilhem | |
Faugères | |
Dufour | |
Bonnafous | |
Dutruilh | |
Labrunie | |
Dupuy | |
Gardelles | |
Duron | |
Hypoustéguy | |
Cerisaie | |
Planet Daniel | mèdecin |
D'autres personnages se fondent
dans l'ambiance chaleureuse des "Compagnons de la route". Ainsi,
Clément Corbières, animateur de la maison de la culture de Talence. Il est en liaison avec le
tri de BORDEAUX-GARE, où il a formé un groupe de résistance avec
Jean Monède, Claude Bouvard et
François Boucherie. Clément Corbières se déplace dans les départements voisins et, sous le prétexte
de décorer les relais d'auberges implantées vers Masseube, dans le Gers, il organise, avec l'aide
de l'étudiant en médecine Chanclut, une chaîne d'évasion vers les Pyrénées.
Loin des passions politiques et guidé par leur seul et unique désir d'œuvrer pour la libération
du pays, se tissent alors des liens multiples. Clément Corbières sort avec une voisine, Paulette
Sauboua. Cette jeune ouvrière en confection est proche de Panier-Dujacq responsable des Jeunesses
communistes, lui-même lié avec Jean, ancien dirigeant des Auberges et chargé de responsabilité dans
l'inter-région F.T.P. et avec Gérard Blot.
Gérard Blot est un mérignacais. En août 1941 il est responsable des "Bataillons de la jeunesse" de
la Gironde. Ouvrier métallurgiste il a travaillé à la Bastide puis à l'usine métallurgique devenue
S.N.C.A.S.O. Il a quatre sœurs et un frère. Son père, handicapé physique, travaille à la mairie.
Gérard donne sa paye à sa mère pour aider la famille à vivre.
C'est un jeune homme très bon. Dans la journée, il travaille pour gagner sa vie et le soir il la
risque pour la patrie, dans les durs combats de franc-tireur. Membre du bureau régional du parti
communiste, il voit les membres de cet organe se faire arrêter les uns après les autres. André
Lecourt, en avril 1940 est condamné à un an de prison, Jean Rieu, secrétaire régional, 20 ans de
travaux forcés, et puis Vermorgan, Eustache André, Fichon et, enfin,
André Julien qui avait pris
la relève de Jean Rieu. Gérard devient responsable inter-région à la place de René Julien. Il couvre
alors la Gironde, les Landes, les Pyrénées Atlantiques, la Charente et la Charente-Maritime.
Il a constitué des groupes de l'Organisation spéciale et s'emploie à désorganiser de la production
à la S.N.C.A.S.O.
En septembre 1941, le responsable national de l'Organisation Spéciale, Albert Ouzoulias, lui confie
la responsabilité régionale des "Bataillons de la jeunesse", organisation para-militaire des Jeunesses
communistes. Il créé encore un groupe au bureau gare des P.T.T. Monède en sera le dirigeant.
Il organise les déraillements des trains militaires et du matériel sur la ligne Bordeaux -
Paris, la destruction des transformateurs sur la ligne Bordeaux - Périgueux ainsi qu'un attentat
contre la ligne à haute tension à Tuilboreau en Charente, le 30 avril 1942. Jusqu'en juillet
1942, il sera un des dirigeants des F.T.P. de la Gironde.
le 6 juillet 1942, le commissaire Poinsot l'arrête dans les bras de sa mère qu'il était venu rejoindre
en cachette, au magasin l'Aquitaine dans le bourg de Mérignac. L'équipe Poinsot lui fera subir la
torture, les tortures... Gérard Blot ne parlera pas. Il sera fusillé le 21 septembre 1942, à Souge.
En 1941, les "Auberges de la jeunesse" furent un foyer de rencontre et de concertation. Pour beaucoup
d'entre eux, ouvriers et étudiants une étape nouvelle avait été atteinte: les adeptes de Vichy
devaient désormais compter sur leur volonté déterminée de rejeter la soumission.
Tout au long de cette page nous avons pu constater que jeunes gaullistes, communistes et patriotes
avaient pu consolider les liens fraternels du combat.
Bientôt, une jeune fille à la solde du préfet de police allait avertir le commissaire Poinsot. La
plupart des jeunes gens allait être livrés aux allemands.