1941 - C'est en juillet que je fus appelé par le commandant Grandier-Vazeille et chargé par lui de constituer un groupe de Résistance clandestine contre l'occupant. A compter de cette date je commençais le recrutement avec le concours des cadres que j'avais d'abord contactés: Mrs Lajaunie René, Héliès Georges, Coin Fernand, Dumas René, Moreau Raymond et Marseille Henri.

1942 - Continuant de procéder au recrutement, nous prenions contact avec M. Pescail (alias Jean Jean) de l'I.S. et M. Pasquier du réseau Mithridate, M. Courtin (alias Serge) de l'Alouette à qui je remettais régulièrement tous les renseignements que nous avions mission de rechercher (mouvements et identifications de troupe ennemie, cantonnements et déplacements de batteries, fortifications, objectifs à bombarder, , contrôle des résultats=.

1943 - Constitué équipes d'actions, personnel roulant S.N.C.F., sabotage matériel, passage clandestin, mouvements de trains avec formulaire, que je remettais à cette époque à M. Le Guern, alias Marc, qui avait succédé à M. Pascail, alias Jean Jean, arrêté. Travail également par Héliès, alias Georget, avec Dulout Marc, chef du groupe du réseau Gallia. Pris contact avec Courtin, alias Fred, du réseau Jove. Recherché terrains de parachutages, identification d'agents ennemis, traîtres. Placement et ravitaillement des réfractaires.

En juillet, nous avons reçu du Délégué du Conseil de la Résistance à Bordeaux, l'ordre de rechercher un important traître à la Résistance, condamné à mort par le Conseil et responsable de l'arrestation de nombreux patriotes du secteur de Bordeaux.

Avons pris l'intéressé en filature puis l'avons communiqué à l'Etat-major, qui nous a envoyé ordre par agent de liaison d'organiser contre lui un coup de main.

Nous avons réuni et instruit un groupe de volontaires, organiser transport avec dispositif d'attaque. L'opération devait avoir lieu le samedi 25 juillet. Cette dernière n'a pas eu lieu ayant reçu l'ordre de Londres par agent de liaison de surseoir à toutes actions contre lui, le vendredi 24 juillet à 20 heures.

1944 - Avons établi centre d'instruction pour chef de section (explosifs et armes automatiques) avec Serre, alias Dulac, aux écoles du Pont de la Maye. Formation du corps franc de Villenave d'Ornon, contact avec le maquis du Médoc. Contact avec le maquis du Lot-et-Garonne, envoi de réfractaires au maquis. Fourni asile à membres des corps francs poursuivis par la Gestapo. Liaison avec les maquis en marche sur Bordeaux. Coup de main sur une usine de pétrole à Bègles le 3 août et ravitaillement en carburant 2.800 litres par camion des maquis en marche sur Bordeaux à travers les lignes allemandes.

Liaison entre commandement militaire de Bordeaux et troupes en opération. Fourni cartes d'identité officielles par la préfecture de la Gironde, titres de ravitaillement, diffusion presse clandestine, journal Résistance et Libération et documents importants.

En mars, favorisé l'évasion d'un nord-africain évadé d'un camp allemand, dirigé sur foyer colonial du Pont de la Maye, dirigé par M. Lecointe qui, depuis, a été arrêté pour fait de résistance et déporté en Allemagne où il est décédé.

Le 25 août, prise des pouvoirs publiques sur ordre du Commandant Militaire de Bordeaux.