La Gironde sous l'occupation.
La poche du Médoc.

Groupes
homologués.
Etats
officiels
Bataillon
Penthésilée
Groupe
Dominique

Groupe de Résistance "Dominique"
Mouvement: O.C.M.
Lieu: Bordeaux.

Le front du Médoc 1944/1945.
Historique établi par Lucienne Souillié
Fond Calmette référence 62J1

Date Officiers Sous-officiers Troupe Effectif
01/07/42 2 - 6 8
01/01/43 3 1 10 14
01/01/44 3 4 40 47
01/06/44 8 10 80 98
01/07/44 8 10 159 177
octobre 44 9 12 189 210
Rattachement au 7ème R.I.C puis 38ème R.I/R.M.M.E

A la déclaration de guerre en 1939, je m'occupais des évacués au centre d'accueil de la gare du Midi, et j'avais installé un centre d'hébergement au château Citran à Avensan (Médoc), j'étais chargée de 80 femmes et enfants (et cela entièrement seule).

Désespérée par l'armistice de 1940, je me jurai bien de résister par tous les moyens, et tout naturellement, je refusai de donner la château à la troupe allemande, malgré l'ordre formel de la municipalité.

Mise en goût par ce petit succès et comprenant que seule on ne peut pas grand chose, je commençais à voir quelques amis ou relations afin d'étendre l'action, et ainsi de la rendre plus efficace.

Dès lors, le groupe Dominique était né, et nous allions saboter tout ce que nous pourrions, cela sans directives précises, mais toujours par une action violente et directe.

En 1941, par l'intermédiaire de camarades dockers, je contactai le patron d'un bar de la rue Lucie Faure, le "Two Sisters Bar" qui voulut bien nous faire faire du sabotage précis et du renseignement.

Lors de son arrestation, je quitte mon domicile et vais habiter chez Melle Herbère à l'hôpital Boursier; de ce moment, elle sera notre boîte aux lettres. Le groupe se compose de huit membres qui continuent leur action clandestine. Je n'augmenterai mon effectif qu'à partir du mois d'août 1944.

Lorsque je contacterai Hypoténuse (novembre 1943) nous serons 47, et notre travail marche on ne peut mieux. Lors de l'arrestation d'Hypoténuse nous serons encore privé de directives précises, mais n'en continuerons pas moins notre récupération d'armes, nos sabotages, nos attentats, nos récupérations d'armes, notre camouflage de réfractaires...

Après le débarquement, pensant ne pouvoir commander mon groupe Franc faute de connaissances militaires, je cherche à me faire doubler par un officier d'active. Hélas, je n'en trouve pas, ceux que je pressens attendent un ordre de rappel officiel. En août 1944, je suis mise en rapport avec un monsieur se disant lieutenant des troupes coloniales, à la tête de 1.000 Algériens ou Marocains et de 500 soldats ou officiers des troupes indoues anglaises enrôlés de force par les Allemands, plus un fort contingent de soldats des F.F.I.

Monsieur Soudois - pour la bonne marche de l'opération et le paiement des soldes - débaptise le groupe Dominique; il deviendra François Turini, pour s'appeler André Hible après l'affaire du 24 août 1944 à Caudéran. Mais lorsque effectivement il faudra commander le groupe Franc, je partirai seule, avec les cadres plus moraux que militaires, que j'avais formé durant la clandestinité et avec les hommes qui avaient bien voulu avoir confiance en mon courage et en mon honnêteté. Monsieur Soulon resta à Bordeaux resta à Bordeaux et le groupe Franc changera de nom et deviendra "compagnie Souillié".

Tableau récapitulatif.

Dates Opérations Effectif Lieu Résultats Pertes Observations
28/07/40 Refus de donner le château Citran aux occupants 1 Avensan Médoc Succès - -
09/40 Évasion de juifs. 1 St Pierre Aurillac Succès - -
10/40 Sabotage essence camions allemands 1 Bordeaux Succès - -
11/40 Camions allemands sabotage. 2 Bordeaux Sans - -
12/40 Camions allemands sabotage. 2 Bordeaux Sans - -
janvier
février 42
Quelques opérations de sabotages sur camions et matériel à l'abattoir. 2 Bordeaux Quelques succès - -
janvier
décembre 42
Sabotages sur voitures et attentats sur soldats allemands, récupération d'armes, sabotage du fichier de renseignements au ravitaillement, sabotages de wagons sur les quais. 4 Bordeaux Succès Opérations deviennent de plus en plus difficiles. -
Janvier
décembre 43
Intensification de la récupération d'armes et de munitions, la mise en état du matériel et de son camouflage; continuation du sabotage tant à l'abattoir qu'à la base sous-marine ou sur les quais, destruction de citerne allemande. 14 puis 47 Bordeaux Bassens - 1 blessé léger L'effectif engagé dans chaque action était de six hommes au maximum et, quelques fois, dans des actions simultanées.
01/44
à la
libération.
Transport d'armes et de ravitaillement. Destruction plateaux de mercure à la base, destruction du matériel à la Poudrerie et d'alcool. Récupération voitures, destruction pylônes, protection usine électrique, actions plus nombreuses sur militaires isolés ou par groupe de deux. Arrestation collaborateurs mandat d'arrêt et fort du Hâ. 98 puis 100 Castillon Lussac Bordeaux St Médard Mérignac Portets. Succès Lors de la destruction de la citerne d'essence l'effectif a subi un recrutement plus intense mais, toujours pareil, six hommes seulement se connaissent et travaillent ensemble une partie reste en réserve soit 75 hommes environ dont les actes isolés n'ont pas toujours été contrôlés et ne sont pas mentionnés sur cette fiche.
24 au
26 août 44
Arrestation collaborateurs. Action place de la Victoire. 189 Caudéran Bordeaux - 1 tué
3 blessés
-

Après la libération de Bordeaux, le 28 août 1944, les volontaires du Corps-Franc, voulant continuer la lutte, se regroupent sous le commandement de Mme Souillié, à la Maison des étudiants qui jouxte la caserne Boudet. Sollicités pour assurer la police à Bordeaux, ils refusent en bloc la mission et rejoignent le camp de Crespy à Talence où ils restèrent la journée du 4 septembre.

Lors de la venue du général de Gaulle à Bordeaux, le 17 septembre , le groupe assura sa sécurité rue Vital-Carles et cours de l'Intendance.

Le même jour, en fin de soirée, le groupe rejoint le bataillon du commandant Chodzko, au début de septembre 1944 sur le Front du Médoc.