La Gironde sous l'occupation.
La poche du Médoc.

Plan de site. Brigade Carnot Bataillon
Penthésilée
Présentation
historique

"Le Corps Franc de Caudéran."

Le Front du Médoc, Paul Mémain.

Réputée commune "bourgeoise", Caudéran fut, dès 1940, le siège de différents mouvements de résistance. La plupart, qui existait en juin 1944, fournirent des éléments au Corps Franc de Caudéran. Groupes concernés: Groupe Riou (Raf), Torrand (Libé-Nord), Talus (Faulat), Colas (Robert).

Après l'épisode courageux et tragique de l'avenue d'Eysines où les résistants Chaussat, Ordonneau et Goudal furent tués par les Allemands et la montée des couleurs tricolores le 26 août à la mairie par le caporal Georget, tous les volontaires furent réunis au centre Bel-Air-de-Lussy devenu depuis "Raoul Batany", du nom d'un valeureux résistant caudéranais, torturé et exécuté à Montpellier.

Aux résistants désireux de continuer la lutte sur le Front du Médoc, vinrent s'ajouter de nombreux jeunes patriotes. L'ensemble sous la conduite du lieutenant André Dartigues, adjoint du docteur Poinot au groupe de l'hôpital Saint-André, et vice-président de la Délégation spéciale municipale de Caudéran avec le docteur Castanet, futur maire, le président étant M. Baillet, résistant authentique.

Environ une centaine de volontaires constituèrent le Corps-Franc de Caudéran, encadré de plusieurs sous-officiers vétérans de la guerre 1914/1948.

Après plusieurs jours d'instruction, le Corps-Franc quitta Bel-Air et rejoignit le camp de Crespy à Talence, où étaient regroupés les différents Corps-Francs de l'agglomération bordelaise en un bataillon que son chef, le commandant Chodzko, vieux baroudeur de la Légion, dota du nom de "Penthésilée".

Une dizaine de jours furent consacrés à essayer de résoudre les importants problèmes d'armement, d'habillement, d'équipement, avec plus ou moins de succès, et, à continuer l'instruction militaire.

Renforcé d'une trentaine de volontaires du groupe Pons de Léognan, le Corps-Franc de Caudéran devint la 6ème compagnie du bataillon Penthésilée, à l'effectif de 135 hommes.

Le lieutenant André Dartigues, promu capitaine, en assura le commandement avec le concours des lieutenants Darricau, Pons et Reversade et des adjudants Berthez, Saint-Germain et Darmagnac.

Doté de quelques véhicules en état de marche, le Corps-Franc effectua sa montée en Médoc le 17 septembre et arriva en soirée à Saint-Christoly de Médoc où il passa la nuit.

Le 18, il fit mouvement sur Valyrac où il reçut comme cantonnement le château Sipian, actuellement demeure somptueuse, mais ce jour-là bâtiment délabré abandonné par l'occupant.

Les patrouilles commencèrent aussitôt vers le Nord et au bord de la Gironde; le ravitaillement des soldats posa souvent des problèmes ardus, mais l'initiative renforça l'organisation naissante; le commandant Chodzko avait installé le P.C. de son bataillon dans une maison de fortune, se mit en mesure de résoudre tous les problèmes.

Le Corps-Franc exécuta avec sérieux et efficacité toutes les missions qui lui furent confiées: un esprit d'abnégation et d'enthousiasme animait tous ses membres et suppléait avec bonheur aux insuffisances matérielles; cependant que le 29 septembre, le capitaine Dartigues, à l'occasion d'un voyage éclair, inaugurait en présence de très nombreuses personnalités, la Croix de Lorraine qui constitue toujours le principal ornement du monuments aux morts de Caudéran.

En octobre, le Corps-Franc fit mouvement sur Bégadan et cantonna au château La-Tour-de-By dans des conditions assez favorables; il reçut la visite du commandant Chodzko le 2 octobre au cours d'une journée immémorable.

Le fanion du Corps-Franc de Caudéran et de la 6ème compagnie lui fut offert, le même jour, par son parrain Maurice Dartigues, père du capitaine et secrétaire des Anciens du 57 ème Régiment d'Infanterie de Bordeaux.

Le colonel de Milleret vint inspecter le Corps-Franc le 8 novembre.

Cette unité monta en première ligne début décembre et se déploya entre La Hourcade et Méric-Noailles, deux villages de la commune de Jau-Dignac-et-Loirac en bodure des zones inondées des marais du Gûa face à Saint-Vivien défendu par des troupes aguerries.

Le Corps-Franc de Caudéran devint la 6ème compagnie du R.I.C. le 21 décembre.