Mémoire d'un déporté à Neuengamme.

Entretien avec Pierre Canet


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Photo Pierre Canet

Pierre Canet est né le 30 août 1921 à Bordeaux.

En 1942, il était alors garçon de café au "Café français", place Pey-Berland.

Le 16 février 1943 est mis en place le Service du Travail Obligatoire. Les hommes nés en 1920, 1921 et 1922 sont requis pour deux ans et doivent partir pour l'Allemagne afin de remplacer les ouvriers mobilisés et permettre à l'industrie allemande de maintenir sa production industrielle. Afin de mieux faire passer cette décision, peu populaire, le 22 juin suivant fut signé un compromis prévoyant que le départ de trois ouvriers spécialisés déclencherait la libération d'un prisonnier de guerre.

Pierre Canet se retrouvait en Allemagne, à Braunschweig, travailleur dans l'usine Signalverg Hisebaun, pour la production de signaux propres aux chemins de fer allemand. Dans un premier temps, des permissions étaient accordées aux ouvriers permettant à ceux-ci le retour au pays, pour quelques jours. Connaissant l'avenir allemand qui les attendait à la fin de leur permission, beaucoup ne revinrent pas; Pierre Canet fut de ceux-là, il devint un "réfractaire".

Comme nombre de ceux-ci, Pierre Canet allait se fondre dans la nature; il se retrouvait dans le massif des Landes qui, en avril 1944, allait devenir l'objectif de l'occupant et subir, coup sur coup, deux rafles de grande envergure. Pierre Canet était arrêté le 10 avril, à Saint Justin. Il ne sera pas seul. Vont se retrouver pris dans les mailles du filet répressif environ 1133 civils et 864 jeunes du détachement forestier ds Landes. La moitié des personnes arrêtées sera relâchée, l'autre se répartira sur le camp de Mérignac, le fort du Hâ, la synagogue ou, encore, comme Pierre Canet, à la caserne Boudet.