© ville de Mérignac - 9/9/1994 |
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La libération de Mérignac, il y a cinquante ans, fut l'une des
conclusions locales et provisoires du second conflit mondial ouvert le 1er septembre 1939 par
l'Allemagne et contre l'Allemagne.
Mérignac, éloignée des premiers terrains d'opérations, vécut jusqu'en mai 1940 au rythme de la
"Drôle de guerre".
Le 15 mai, l'écrivain Maurice Rémon (1861-1945) qui vivait à Mérignac depuis 1933, nota dans
son journal la première alerte aérienne sur la ville ("de 10h10 à 10h45 environ"). Début juin
les bruits de la guerre se rapprochèrent avec l'activité intense qui régnait sur la base
aérienne de Beutre, les flots de réfugiés qui refluaient de Bordeaux sur la banlieue et
l'arrivée dans la grande ville voisine, le 14 juin, du gouvernement de la République, des
membres du parlement, des autorités civiles, militaires et diplomatiques repliées. Le même
jour, le lieutenant Pierre Mendés-France (autrefois sous-secrétaire d'Etat du 2° cabinet Léon
Blum) rejoignit, sur la base de Mérignac, l'Ecole des observateurs de l'air. Le 15 juin, à
21h30, le général de Gaulle, sous-secrétaire d'Etat à la guerre du cabinet Paul Reynaud,
atterrit à Mérignac porteur des dernières propositions de Winston Churchill (union franco-britannique)
pour continuer la guerre. Le 16 juin, le général Weygand visita la base 106 en plein désordre.
Le 17 juin, à 9h, le général de Gaulle, ex-ministre, s'envola de la base aérienne de Beutre
pour Londres quelques heures avant que le maréchal Pétain, nouveau président du conseil,
s'adressait par radio, aux Français pour leur annoncer la demande d'armistice. Ce fait initial
et discret eut pour la suite de l'histoire de notre pays les importantes conséquences que l'on
sait. On ignore si l'Appel du 18 juin fut entendu à Mérignac. Ceux qui suivirent à partir du 22 juin
le furent.
Le 20 juin, deux tentatives de départ en avion pour l'Angleterre ou le Maroc se soldèrent par
la mort de cinq aviateurs à Beutre.
Le 23 juin, alors que l'armistice de Rethondes n'était pas encore en vigueur, deux blindés
légers allemands stationnèrent sans tirer, pendant deux heures, devant l'entrée de la base
aérienne de Beutre encore tenue par les E.A.R., tandis que les secrétaires faisaient
disparaître les archives dans les égouts et dans les toilettes de la base.
Le 1° juillet, l'Occupation commença avec l'entrée des troupes allemandes à Mérignac, alors que
le gouvernement du maréchal Pétain s'installait à Vichy. A cette date, la Mairie avait déjà eu
connaissance de onze décès de Mérignacais mobilisés, mais les nouvelles des tués pendant les
derniers combats, des disparus ou des prisonniers de guerre ne parvinrent que très
progressivement,
quelquefois plus de deux ans après. Les membres du Conseil municipal, dans chaque cas, eurent le
pénible devoir de prévenir les familles et d'apporter les premières paroles de réconfort.