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Le massacre du village de Liard et du maquis de Vigne-Oudide, professeur E. Chapellan
Témoignages |
25 juillet 1944, 7 heures du soir. Tout à coup, une canonnade formidable, puis le crépitement
des mitrailleuses s'ébranle; les Allemands attaquent la paisible village de Liard. Pendant plus
d'un quart d'heure, canons et mitrailleuses font entendre leurs salves nourries; la barbarie
nazie se déchaîne sans pitié. Le boche accomplit son oeuvre de destruction si familière à sa
civilisation.
Le germanisme va nous prouver, une fois de plus, ce dont il est capable et bientôt la tuerie
commence.
Le jeune Raymond Seurin est arraché à son travail, plaqué contre un mur devant toute la population
du village et, devant son père et sa mère, il est lâchement tué à coups de fusil. Ce fait accompli,
les Allemands interdissent aux parents de toucher à leur fils.
Pères et mères de famille, qui me lisez, pensez-vous que ces hommes possèdent un coeur, non,
vraiment, on ne peut que les qualifier de tueurs d'enfants.
Quel est le Français qui oserait arracher à une famille allemande son enfant et, sans aucun
motif, le tuer lâchement devant leurs yeux. Et ces hommes, qui se disent nos maîtres naturels,
ne s'arrêtent pas là, ils incendient les granges, mettent le feu aux maisons, tuent les chevaux.
Ils tirent sur la femme d'un prisonnier, Claudine Luceran. Elle est tuée net d'une balle en plein
coeur.
Monsieur Tuffereau, qui allait chercher son bébé au berceau est, lui aussi,
atteint d'une balle qui lui traverse la cuisine. La fusillade est sans précédent.
Madame Dejeans veut s'échapper chez elle avec le bébé de sa fille pour sauver
ce bambin du massacre; presque à bout portant les Allemands n'hésitent pas à lui tirer une rafale
de mitrailleuse qui l'atteint en plein ventre.