|
Retour | Effectif | La S.A.P. |
Bordeaux 1940-1944 de René Terrisse
La S.A.P (section des activités politiques) fut l'organe essentiel et indispensable à l'occupant. Elle fut mise en place et organisée
par l'homme quasi providentiel, Pierre Napoléon Poinsot.
Cet homme, né le 27 janvier 1907, à Bouxières-aux-Dames, en Meurthe-et-Mosele est né dans une famile de trois garçons dont il est
l'aîné. Après des études primaires au bout desquelles il obtient le brevet élémentaire. Puis, il s'engage, à dix neuf ans, à Casablanca,
dans l'armée de l'air. Il a dix-neuf ans. En 1930, il est démobilisé après quatre ans de service. Toujours au Maroc, il entre, sur concours,
dans la police. Entré dans la police nationale il est nommé à Montbéliard, puis aux Andelys où il devient commissaire. Nommé à Saint-Lo,
en 1936, il se fait remarquer par son anticommunisme vicéral.
Nommé à Bordeaux en 1938, dans la police spéciale de la préfecture, il est affecté au commissariat de la gare Saint-Jean avec, sous
ses ordres les inspecteurs Langlade et Laffargue, avec lesquels il se lance dans une chasse effrénée aux communistes, qu'ils soient
militants ou sympathisants.
D'une intelligence au-dessus de la moyenne, Poinsot est habité par une ambition démesurée propre à utiliser tous les moyens pour
réaliser ses projets. Il mettra à profit le départ du commissaire divisionnaire Seugnard et de son adjoint, le commissaire Sangla
pour essayer de prendre leur place en les dépréciant par de mauvais renseignements. La démarche, plus que transparente, ne fut pas
appréciée par sa propre hiérarchie qui, en conséquence, le muta à Evreux, ou, tout au moins souhaita le muter dans cette ville. En
effet, les autorités d'occupation bordelaises ne pouvaient voir s'éloigner un tel policier, de valeur déjà reconnue. Sur leur
intervention, avec l'appui de Reige, directeur de cabinet du préfet Pierre-Alype, Pierre Napoléon Poinsot resta à Bordeaux.
Reige part au début de 1942. Poinsot compense cela en se mettant au service de l'occupant, choix indispensable pour l'évolution de
sa carrière, ce qui reste son seul souci. Dohse, de la section IV du KDS, profite de ces bonnes dispositions pour accroître la
coopération déjà existante entre la brigade Poinsot et ses services, ce qui fit de Poinsot le numéro un des services allemands, tant
dans la chasse aux communistes et la traque aux résistants; la brigade Poinsot devint la section plus sanguinaire. Les inspecteurs
Tournadour, Célerier, Evrard et Langlade sont connus pour leurs interrogatoires musclés. Policiers français ils finissent par
travailler directement pour Dhose, à l'entière satisfaction de celui-ci qui en vint à abandonner à Poinsot les opérations sur le plan
pratique afin de mieux se consacrer à la lutte contre la Résistance. Poinsot dsera immatriculé sur les fichiers du KDS sous le
numéro 912.