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Groupe de
Résistance "Riou" Mouvement: Libé-Nord Lieu: Caudèran (Bordeaux). |
Le Front du Médoc, F.A.A.C
Fonds Calmette dossier 62J1, Archives départementales de la
Gironde
Historique détaillé.
Formé le 1er
février 1944 par:
- le chef Riou, dit "Raf", agent P2 des réseaux "Jove" et
"Burkmaster", depuis janvier 1941,
- le sous-chef Goudal, dit "Marco", agent de renseignements de Riou,
dès 43,
- l'adjudant Loste Fernand, agent de renseignements de Riou
dès 43,
par ordre du chef "Aristide" qui me demanda de bien vouloir grouper des
patriotes par cellules de 5 à 6 hommes, chacune de ces
cellules devant être prise sous la responsabilité
d'un chef et étant autonomes les uns des autres. C'est ainsi
que je suis arrivé à former 12 cellules de 6
hommes dont un sous-officier comme chef, je reçus l'ordre
d'Aristide, pour me procurer des armes, d'attaquer des Allemands
isolés et de les désarmer, sans effusion de sang,
si possible, poue éviter des représailles.
Dès le 30 mai, nous commencions les opérations
avec une camionette et des vélos. Comme armes, 4
révolvers.
30 mai 44: Attaque de deux Allemands, rue Jude
à Caudéran, à 19 heures.
- chef Riou, 1 sous-off, 3 hommes.
- résultats: prise de 2 révolvers et quelques
cartouches.
1er juin: Attaque de 2
Allemands, chemin des Eyquems à Mérignac, vers 10
heures.
- Chef Riou, 4 sous-officiers, 2 hommes.
- Résultats: prise d'un fusil, le deuxième
Allemand n'étant pas armé.
16 juin: Attaque de 2 Allemands, rue Pasteur,
à Caudéran, vers 16 heures,
- sous-chef Goudal, 3 sous-officiers, 4 hommes.
- Résultats: prise de 2 fusils et quelques cartouches. Un de
nos hommes, chauffeur de camion ayant transporté des
munitions, put dérober 4 caisses de grenades et nous les
porter.
24 juin: Attaque de 2 Allemands, rue Deveaux,
à Caudéran vers 17 heures.
- Chef Riou, 2 sous-officiers, 3 hommes.
- Résultats: Prise de fusils.
30 juin: Je pis avoir une entrevue avec
André Noël au bar le "Nox", rue Rolland
à Bordeaux, toujours pour rechercher des armes. A la suite
de ce rendez-vous où je ne croyais rencontrer que
André Noël mais où je me suis
trouvé en présence d'une quinzaine d'hommes qui
m'interrogèrent à tour de rôle
où j'avais l'impression d'être avec des agents de
la Gestapo. Je fis part de mon impression à "Aristide"; le 7
juillet, André Noël était
déclaré traître par la radio de
Londres. J'ai l'impression que je revenais de loin lors de mon
rendez-vous du "Nox".
12 juillet: Attaque de 2 Allemands, chemin des Pins
Francs à Caudéran 17 heures.
- Chef Riou, 4 sous-officiers, 6 hommes.
- Résultat: Prise d'un fusil et 1 revolver.
Toutes les armes prises dans ces expéditions furent remises
en garde au Commissariat de police de Caudéran et
cachées par le secrétaire du commissaire Lavaud
jusqu'au 26 août, date de l'occupation des
bâtiments communaux de Caudéran par mon groupe.
15 juillet: Mis en rapport avec Monsieur Torrand, un
des fondateurs du mouvement Libé-Nord de Bordeaux; ce
dernier me mit en rapport avec le capitaine Githux. Ce capitaine
était sous les ordres directs du capitaine Castaingt, tous
deux faisant partie du mouvement militaire Libé-Nord.
Avec l'assentiment de mon chef "Aristide", je pris les ordres de ce
groupement et fut chargé de faire fusionner les divers
petits groupes de résistance qui étaient
créés et dont je connaissais
l'activité. Je contactais donc le groupe "Talus" dont le
chef était le capitaine Faulat, le groupe "Colas", dont le
chef était le capitaine Colas, le groupe "Charly", dont je
contactais un des chefs en la personne de Jean Maleyrand, m'inspira si
peu de confiance que je ne voulu pas continuer les relations, ayant
rencontré dans ce groupe des collaborateurs du
Grandclément, d'André Noël, ce qui ne me
disait rien qui vaille après mon expérience du
"Nox", le 30 juin.
Entre temps et avec mon groupe je recueillais tous les renseignements
militaires que je passais à "Aristide".
25 août: Vers 17 heures, je
reçus l'ordre n°1 du général
commandant les F.F.I. de la région "B" de m'emparer des
b$atiments publics de la ville de Caudéran. Le temps de
rallier quelques hommes et, vers 18 heures, je recevais l'ordre de
surseoir à l'opération au lendemain 8 heures.
20 août: Mes sous officiers et hommes
rassemblés vers 6 heures du matin dans les
dépendances de mon entreprise, nous nous mettions en route
à 7h45. Prise de possession et occupation de la mairie, de
la poste, du commissariat de police, des écoles, de la gare
de Caudéran, de divers cantonnements de troupes allemandes
et ceci malgré la présence de 2.000 Allemands
cantonnés dans le parc bordelais à environ trois
cent mètres de la mairie et des divers
établissements occupés par nous.
26 août: à 8 heures le drapeau
français flottait à la façade de tous
ces câtiments et de l'église de
Caudéran. C'est moi-
même qui montait les trois couleurs à la mairie et
qui fit entonner la "Marseillaise" aux hommes de mon groupe.
Groupe Riou: Effectif d'occupation: 1 officier, 12
sous-officier, 59 hommes
Vers 10 heures du matin, un de mes agents de liaison vint me
prèvenir qu'un cantonnement venait d'être
évacué. Je commandais aussitôt mon
sous-chef Goudal de partir avec des hommes pour
récupérer les armes, munitions et
denrées sises dans ce cantonnement pour éviter le
pillage. Au retour de cette mission, cette patrouille comprenant le
sous-chef, 2 sous-officiers et 9 hommes eurent un accrochage avec une
quarantaine d'Allemands au cours duquel il y eut trois tués
et quatre blessés (voir rapport et enquête de la
gendarmerie . Rapport adressé à l'Etat-major par
moi-même après le combat).
après la Libération qui eut lieu le 28
août les hommes de mon groupoe s'engagèrent au
Corps Francs du Médoc, d'autres partirent sur la 1ère
armée, la frontière d'Espagne, les plus
âgés formèrent la police
départementale ou locale.
Nota:
Cet historique porte un papillon sur lequel sont écrits d'une autre main, les remarques suivantes 1°) en janvier 1941, le groupe S.O.E. n'était pas formé à Bordeaux. Le premier officier S.O.E. parachuté a été le major Claude de Baissac qui est amené à Bordeaux le 30 juillet 1942. il fut le fondateur du réseau du S.O.E. Buckmaster Scientist E (?). 2°) "Aristide n'a été parachuté, comme officier S.O.E. que le 14 mars 1944 à Bordeaux. Auparavant, il était arrivé à Bordeaux le 31 août 1942, mais comme radio de Claude de Baissac. Il ne prit ses fonctions d'officier S.O.E. qu'en mars 1944. 3°) Donc, se référant à "Aristide", le groupe Riou ne peut l'avoir joint qu'en avril 1944 environ. 4°) Il est absolument faux qu'il y ait eu 2.000 Allemands au Parc bordelais. Elucubrations ! S'il y a eu un drapeau sorti à Caudéran, cela n'a duré que quelques instants, l'armée allemande ayant fait fuir tout le monde. |
Date | Opération | Effectif | Lieu | Résultats | Pertes |
30/05/1944 | Désarmement allemand | 5 | Caudéran, rue Jude | 2 revolvers | - |
1 juin 1944 | 7 | Mérignac, chemin des Eyquems | 1 fusil | - | |
16 juin 1944 | 8 | Caudéran, rue Pasteur | 2 fusils | - | |
24 juin 1944 | 6 | Caudéran, rue Deveaux | 2 fusils | - | |
12 juillet 1944 | 11 | Caudéran, chemin des Pins francs | 1 fusil + 1 revolver | - | |
26 août 1944 | Attaque de
troupes isolées et occupation des bâtiments publics de Caudéran. |
72 | Rue d'Eysines
et mairie, commisariat, écoles, salle des fêtes de Caudéran. |
Plusieurs Allemands tués et blessés | 3 tués - 4 blessés légers. |