La Gironde sous l'occupation.
La poche du Médoc.

Une brigade F.F.I. au combat, F.A.A.C.F.M.B.C
Fonds Calmette, A.D. 62J1

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historique
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Groupe de Résistance "Jean",
maquis du Chêne-Vert.
Mouvement: O.C.M.
Lieu: Libournais.

Date Dénomination Of Sous-off Tr Effectif
01/07/42 Groupe "Jean" 6 8 1 15
01/01/43 9 14 13 36
01/07/43 13 22 22 57
01/01/44 Maquis "Chêne Vert" et corps franc "Jean" 13 39 58 110
01/07/44 15 43 96 154
26/08/44 15 45 133 193
29/08/44 Bataillon "le Libournais" 31 80 332 443

Rapport sur la formation et l'activité du Corps Franc "Jean"
du maquis du "Chêne Vert" (Maransin - Gironde)
et du bataillon du Libournais.

1941. - L'occupation de Libourne et de la région dure depuis la fin des hostilités (juin 1940). La domination boche ne peut être acceptée par ceux qui, depuis la capitulation de Pétain, veulent, par tous les moyens en leur pouvoir, servir la France et la République et se mettre au service du général de Gaulle. Le cabinet Bernadet vient de rentrer en qualité de grand mutilé, titulaire de la Légion d'Honneur et de la Croix de guerre (citations) après un séjour d'un an à Vichy où il a diffusé les "Petites ailes" et créé un service de franchissement de la ligne de démarcation aux environs de Sangoins (Allier). Dès son arrivée à Créon (Gironde) par l'entremise de M. Bersac, il entre en rapport avec un organisme de renseignements. Ingénieur des Travaux publics de l'Etat à Libourne, il retrouve d'anciens camarades qui, comme lui, travaillent clandestinement ce sont entre autres MM. Marc Tranchère, Jean Limouzin, Roger Desclaux.

1942. - Dès le début 1942, par l'intermédiaire de Tranchère Marc en relation avec le capitaine Moniot, chef régional du réseau "Jade - Amicol" pour le Sud-Ouest, contact est pris avec ce dernier pour la création d'un groupe local de renseignements en liaison par sans fil avec les Forces interalliées de Londres. Le groupe est formé. Il est constitué par Bernadet Jean (capitaine Jean), Limouzin Jean, Tranchère Marc, Desclaux Roger. Un poste émetteur - récepteur est confié au groupe. Les ordres donnés par Bordeaux sont transmis par le parachuté Victor. Un réseau d'informateurs est constitué dans la région, il donne des renseignements sur le mouvement des ports de Bordeaux et de Blaye, sur les aérodromes de Mérignac, Cazaux, les Landes de Bussac, sur les entrepôts de munitions de Bèdenac, de Tripoteau (Abzac), de Libourne (Bois de Salles), sur les voies de communication terrestres empruntées par l'ennemi, sur les points sensibles à neutraliser, sur les points particuliers du réseau électriques à saboter etc...

A la même époque, depuis mars 42, plusieurs jeunes gens, étudiants ou autres, se groupent et cherchent les moyens de travailler utilement contre l'ennemi. Mis en rapport avec le capitaine Jean ils sont dirigés par ce dernier vers le colonel Fourrier et les premières bases d'un maquis local sont posées, les premiers volontaires sont dirigés vers le maquis de Corrèze par l'intermédiaire de M. Pérot et de ses deux fils.

1943. - Le travail du réseau "Jade - Amical" continue. Les émissions locales fonctionnent régulièrement. Les dossiers de renseignements sont transmis, chaque semaine par Desclaux qui les remet au capitaine Moniot.

Malheureusement, en octobre 1943, les deux groupes travaillant à Bordeaux sont dénoncés et arrêtés. Le capitaine Moniot réussit, par miracle, à disparaître après avoir eu le temps de nous faire avertir et permettre à notre groupe de prendre toutes dispositions utiles pour échapper à la Gestapo à laquelle il avait été signalé et dénoncé.

Contacté à Créon par Grégoire (O.C.M.) le travail de renseignements continue.

Entre temps, de nouveaux jeunes gens sont dirigés sur le maquis de Corrèze et, parmi eux, MM. Bitard, Bonny, Dubielh, Lescoul, Levequot, pionniers de la première heure du maquis du "Chêne Vert".

En juin 1943, arrive à Libourne le capitaine Soulat Lucien, adjudant aux pompiers de Paris qui, depuis 1941, sous les ordres du médecin capitaine Gros et du lieutenant Gaunay mettait sur pieds à Paris, un groupe de résistance O.C.M. arrêté en 1942 et relâché après interrogatoire serré de la Gestapo, il avait demandé sa mise à la retraite pour s'éloigner du lieu de ses premières activités. A Libourne, correspond activement avec le réseau Navarre à Paris en qualité d'agent P2 et monte un groupe local en liaison étroite avec avec le groupe régional de Bordeaux. Contact est pris, dés son arrivée avec le capitaine Bernadet (capitaine Jean).

Un travail de renseignements s'effectue, avec comme principaux artisans MM. Labrot Jean, Boissoneau, Sartran, Gerbeau. Après la trahison des deux frères Lespine de nombreuses arrestations sont opérées dans le réseau et le groupe se trouve coupé avec le responsable régional.

A la fin de 1943, l'ensemble des différents éléments se groupe sous le nom de Corps Franc Jean et dispose, entre autres, d'un lot d'armes provenant de parachutages du réseau Navarre à Yehoux (Landes). Ces armes transportées par le groupe Soulat (Lucien) sont entreposées chez un membre du groupe, M. Barbier à Grand Moulinet (Pomerol). Différents chefs de groupe sont chargés de recruter des volontaires pour les actions futures. A la fin de l'année, le Corps Franc, sous les ordres du capitaine Bernadet (Jean) comprend les groupes Bernadet, "Jean", qui formera la majeure partie du maquis du "chêne Vert", Soulat, "Lucien", Limouzin, "Jean", Coq, "René", Legendre, "René", Loumes, "Raoul".

Par la suite, les compagnies ont pris les dénominations suivantes:
- 1ère compagnie.
- 2ème compagnie.
- 3ème compagnie.
- C.H.R.
vers Mortagne et le Front du Médoc.
en octobre vers le Front du Médoc.
bataillon "Gironde" (commandant de la Mette) (à Saint Médard en Jalles, Médoc).
était dissoute.

Date Opération Effectif Lieu Résultats Observations

09/43

Transport d'armes et munitions

24 h

Ychoux Armement groupe instruction Parachutages armes et munitions 1800 ko
06/44

19 h

Pomerol Distribution armes et munitions sur dénonciation obligation de changer de dépôt
07/44 Constitution du maquis du Vert et instruction

58 h

Maransin Préparation de la libération de Libourne et des environs  
21/08/44 Coup de main

8 h

Camp allemand de munitions de Tripoteau 30.000 cartouches Mauser.  
26/08/44 Mission de reconnaissance 9 h Cheval blanc (St Emilion) 1 prisonnier avec fusil mitrailleur et munitions 100 litres essence, 4 bicyclettes.
21/08/44
26/08/44
Mission de ravitaillement 57 Région libournaise Ravitaillement de blé et farine pour population
23/08/44
25/08/44
Ravitaillement en munitions groupe Martinet Pierrot (A.S) 30 Branne Moulon Transport de 5.000 cartouches - 20 fusils (Dordogne Sud)
25/08/44 Transport de blessés (6) F.T.P.F. 15 St Michel la Rivière Hôpital Sabatié à Libourne.
26/08/44 Arrestations de collaborateurs 60 Libourne Incarcération prison Libourne.
Patrouilles 17 Sauvetage de blessés civils
27/08/44 Occupation de postes 28 Main mise sur le trafic téléphonique et télégraphique
Ravitaillement en munitions du groupe Anic 6 Carré Transport de 1.500 cartouches.
26/08/44
28/08/44
Libération des environs de Libourne 140 Puisseguin, Lussac, St Emilion, Montagne Jonction avec les groupes F.T.P.F. de Dordogne Sud.
28/08/44 Libération de Libourne 146 Libourne Jonction avec les groupes F.T.P.F. (Dordogne nord) et A.S (Dordogne sud) nettoyage complet de la région.