La Gironde sous l'occupation. Groupes homologués. Le groupe "Honneur et Patrie". |
Plan de site. | Groupes homologués. |
Effectifs | Historique | Etat des morts |
Relevé du général de la Barre de
Nanteuil.
Fonds Calmette cote 62J1
Du commandant Noutary, délégué du gouvernement militaire
de la 18ème Région militaire.
Les éléments du groupements Honneur et Patrie provenaient des dissidents des Chantiers de la Jeunesse.
Rappelons d’abord qu’après les arrestations et la déportation en Alemagne du général de la Porte du Theil (janvier 44), les Chantiers de la
Jeunesse, qui avaient jusqu’alors conservé un esprit foncièrement patriotique, passaient aux mains d’un commissaire au pouvoir de Laval, le
colonel Bernon qui devait leur imposer ses tendances favorables à l’ennemi et en faire une réserve de travailleurs à la disposition de l’Etat-
major Allemand et de l’Organisation Todt. Passant plus tard sous l’autorité du directeur Tartarin, les Chantiers de la Jeunesse devaient, à
partir de mai 44 pousser l’aberration, pour ne pas dire la trahison, jusqu’à participer aux travaux de constrution des fortifications ennemies
du littoral de la Méditerranée et de l’Atlantique. A Bordeaux, était installé, allées de Chartres, un Etat-major des Chantiers de la Jeunesse
chargé de la coordination de ces travaux, sous l’autorité de l’Organisation Todt!
Mais les éléments des Chantiers de la Jeunesse dépendant du «Détachement forestier» chargé d’exploiter les forêts de pins incendiées dans la
région sud de la Gironde, refusa de suivre la nouvelle direction du colonel Bernon et constitua, jusqu’à la Libération, un groupement dissident
qui poursuivit, malgré d’inimaginables difficultés ce qu’il eut la joie de réaliser pleinement: conserver son autonomie et, sous couvert d’un
travail d’intérêt national (production de charbon de bois et de bois de chauffage pour l’économie française), s’organiser, se préparer, entrer
enfin dans la lutte armée pour la Libération.
Les Allemands ne voyaient pas sans inquiétude ce détachement de 6.000 hommes (effectif de janvier) commandé et encadré par des officiers et sous officiers d’active et de réserve
qui représentaient, quoique désarmée, une force disciplinée capable d’intervenir dangereusement en cas de débarquement. Ils surveillaient donc
très étroitement le détachement et introduisaient leurs espions dans le camps forestiers. Aussi, les premières activités consistant à réunir
des armes et des équipements, ainsi qu’à provoquer des désertions dans la division « Das Reich » (SS) furent brutalement réprimées
par la Sicherheitdienst de Bordeaux qui entreprit, les 21, 22 et 23 avril 1944, une vaste opération de police dans les camps forestiers disséminés
dans la région Captieux-Casteljaloux où les dépôts d’armes, d’équipements et de vivres furent malheureusement en partie découverts. Le coup de
filet allemand, exécuté avec la participation de policiers français en civil, aboutit à l’arrestation de 255 hommes qui furent parqués successivement
au camp de Bazas, à la caserne Faucher à Bordeaux, au camp de Mérignac, ou encore internés au fort du Hâ. En mai, les captifs étaient dirigés
sur l’Allemagne (région des Sudètes) où ils devaient être soumis aux travaux forcés et dont une cinquantaine ne devaient pas revenir.
Les Allemands comptaient bien utiliser le détachement forestier pour leurs travaux de fortifications sur la côte atlantique et c’est dans cette
intention que le colonel allemand Wagner, de l’E-M du Front de Mer, vint à Langon, le 1er juin, et y convoqua le chef du détachement
pour lui donner l’ordre de constituer deux unités de travailleurs à diriger d’urgence sur Arcachon. Le chef du détachement répondit à cette
exigence en précipitant la dispersion des éléments groupés dans les camps forestiers et exposés aux représailles ennemies. Ces éléments prirent
diverses directions : maquis du Centre et des Alpes, ferme paternelle pour ceux qui pouvaient y trouver asile. Environ cinq mille hommes
furent ainsi dispersés. Restèrent dans la région, dilués par petits groupes dans les exploitations forestières privées, environ 300 hommes,
tous volontaires, constituant depuis peu un nouveau groupement de Résistance qui avait pris le nom et la devise : «Honneur et Patrie»
Dates | Opérations | Effectifs engagés |
Lieu opérations |
Résultats obtenus |
Pertes | Observations |
Janvier à avril 44 |
Constitution de dépôt d'armes, vivres et équipements. | 20 | Captieux | Dépôts partiellement conservés | 255 déportés 50 non revenus |
Documents de l'intendance de police de Bordeaux et témoignages des gendarmerie de Captieux et Bazas |
mai à juin 44 |
Dispersion de 5000 jeunes astreints au S.T.O. ou demandés par le commandement allemand. | - | Camps forestiers Sud-Gironde | - | - | Renforts aux maquis. L'ennemi est privé d'une réserve de main d'oeuvre. |
juillet 44 | Destruction sur la voie ferrée Bordeaux-Laboueyre. | 10 | Région de Belin et de Laboueyre | Dizaine de coupure à l'explosif | - | Voir rapport de police de l'époque (intendance de police). |
août 44 | Participation à l'enlèvement du poste de Lugos. | 40 | Région de Lugos | Reddition du poste | - | Groupe de Belin. |
23 août 44 | Participation à l'attaque de la garnison allemande de Langon (colonne Masson). | 10 | Langon | Repli des troupes allemandes | 1 prisonnier | Evadé le surlendemain. |