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Groupe de
Résistance "Jean Dufour" Mouvement: O.C.M. Lieu: le Médoc. |
Sources:
"Le front du Médoc", une brigade F.F.I. au combat.
Fonds Calmette, 62J - SC 504
Historique des unités combattantes de la
Résistance, de la Barre de Nanteuil
Etats nominatifs | Procés-verbaux | Historique | Sommaire |
Sous
Préfecture de Lesparre |
Etat
Français Lesparre, le 27 juillet 1944 |
Le
Sous préfet de Lesparre
A Monsieur le Préfet régional
Cabinet.
L'armée des troupes d'occupation a donné la
chasse aux maquisards qui s'étaient installés au
sud de Lesparre à l'intérieur d'un triangle
compris entre les villes de Lesparre - Hourtin - et le croisement de la
Cardine.
Ces groupes de résistance, dont l'existence s'est
révélée au début du
débarquement anglo-américain, ne se sont
manifestés surtout que depuis une douzaine de jours.
Les forces allemandes ayant participé à l'action
ont groupé une compagnie cycliste de Saint-Vivien, des
troupes Hindous d'Hourtin, des détachements de la marine de
Pauillac et quelques groupes de S.S. avec auto-mitrailleuses.
L'action a principalement porté sur les communes de
Lesparre, de Saint Germain d'Esteuil où des perquisitions
très rigoureuses ont été
exécutées.
Parmi les personnes arrêtées pour
vérification d'identité ont
été mises en état d'arrestation:
Monsieur Chappelan Emile-Guillaume, 23 ans,
cultivateur, demeurant à Lesparre au lieu-dit "Gausseran".
Ce jeune homme s'occupait très souvent de soigner ou de
guérir les paysans et il est très possible qu'il
ait donné des soins aux maquisards.
Monsieur Seurin Jean, 23 ans, bûcheron,
demeurant à Vertheuil, au lieu-dit la Caussade. Il
travaillait dans la forêt au moment des opérations
de nettoyage.
Monsieur de Laroque-Latour Antoine et de
Laroque-Latour Guy fils du propriétaire de
château Nodris.
Monsieur Bernon, jardinier du château,
ainsi que son fils.
Par ailleurs, certains incidents regrettables causés
à la population civile sont à déplorer:
Madame Luceyran, 30 ans, demeurant à
Lesparre, a été tuée alors qu'elle
allait chercher son cheval au pré.
M. Seurin Raymond, de Saint Germain de l'Esteuil, a
été fusillé après avoir
été pris à son travail.
Mme Dejeans et M. Tuffreau, demeurant à
Liard ont été blessés.
D'autre part, au cours de ces opérations, une grange
appartenant à M. Pinet Louis et trois appartenant
à M. Petit, deux habitants de Liard, ont
été incendiées ainsi que trois maisons
situés sur la commune de Lesparre.
Ces granges contenaient du fourrage et du matériel agricole.
Enfin, un cheval appartenant à M. Hostein et un appartement
à M. Petit, ont été
également abattus à coups de fusil.
Des premiers renseignements recueillis, sans qu'aucune confirmation
n'ait pu être obtenue, une vingtaine(1)
de maquisards auraient été faits prisonniers par
les troupes d'occupation.
de maquisards
Après accord avec la Feldkommandantur de Lesparre, des
recherches sont effectuées par les maires des communes
intéressées, afin de retrouver les cadavres des
victimes de la journée du 25.
Sur le territoire de la commune de Saint Germain d'Esteuil,
où on compte une trentaine environ: les mairies s'efforcent
d'établir des fiches d'identité, par
relevé d'indices qu'elles peuvent
recueillir sur les individus, mais il est à noter qu'aucun
papier n'a été trouvé sur eux.
Dans le cas où les troupes d'occupation se seraient
emparées de ces papiers, je me permets de vous
suggérer de bien vouloir chercher à obtenir de
l'administration allemande une communication
de la liste des victimes avec leur domicile, afin que les familles des
intêressés puissent être
prévenues à moins que les services allemands
eux-mêmes ne s'en chargent.
La rigueur avec laquelle ces opérations ont
été menées et principalement
à Liard, commune de Saint Germain de l'Esteuil, a
causé une émotion profonde et un état
d'agitation craintive qui n'est pas encore apaisé. Il est
difficile d'apprécier les raisons qui ont
nécessité des représailles aussi
sévères contre la population
sédentzire de cette commune.