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Le massacre du village de Liard et du maquis de Vigne-Oudide, professeur E. Chapellan
Je voudrais retracer l'amour patriotique qui animait ces hommes, ces Français qu'on a qualifiés
de terroristes et à qui nous devons une grande part de notre libération.
Je voudrais que vous eussiez parlé avec ces héros, qui avaient adopté la devise:
Témoignages. | ||
Normandin René, François, cultivateur, demeurant à Lagune-Salle, Saint-Germain d'Esteuil (Gironde). |
Cahier André, demeurant à Lagune-Salle, Saint-Germain d'Esteuil (Gironde). |
Dupuy Jean, Emile, cultivateur, demeurant à Saint-Gaux, Saint-Germain d'Esteuil (Gironde). |
Le 25 juillet 1944, vers 6 heures 30, un groupe de soldats allemands est arrivé chez moi.
L'un d'eux, un sous-officier m'a interrogé; il m'a demandé si j'étais du maquis. Je lui ai
répondu négativement; il m'a dit: "Vous logez des maquisards". Effectivement, parmi les quatre
personnes qui se trouvaient avec moi, l'une d'elles, le jeune Desblaches Camille, en faisait
partie; il venait de se réfugier chez moi.
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A la suite de la dissolution du maquis, j'ai vu, parmi les cadavres que j'ai découverts à
Lagune-Salle, que deux avaient été tués autrement que par balle. En effet, l'un d'eux, le
père Piboteau, qui ne faisait pas partie du maquis, avait été baillonné et les différentes
parties du corps avaient été attachées. Il avait l'épaule gauche brisée et le thorax défoncé.
Un autre, le jeune Mortagne, avait eu un oeil crevé et l'autre arraché.
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A déclaré avoir été le témoin d'actes de brutalité commis par les soldats allemands sur la personne de Normandin René. Cet homme a été frappéavec la plus grande sauvagerie possible. |