Biographie. Résistants honorés. Rouin Jacques. |
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Le combat de Saucats, 14 juillet 1944.
Jacques Rouin, fils cadet d'une mère terriblement éprouvée durant cette guerre, et dont le père,
docteur es sciences, ancien combattant, meurt en mai 1940. Marcel Rouin, son frère, ancien élève
de l'Ecole Polytechnique de Fontainebleau, tombe en Belgique, lui aussi, en mai 1940.
Jacques avait donc de qui tenir, et ce jeune garçon, né le 13 juin 1922, savait le devoir qui lui
incombait; tout ce qu'il fit, c'est avec l'idée de suivre l'exemple de son frère Marcel. Il avait
fait toutes ses études au Lycée Michel Montaigne jusqu'en 1940. Il engageait sa voie dans la
médecine et il avait pour ambition d'entrer à Santé Navale: cette vocation lui convenait parfaitement, car
il aimait se dévouer et se dépenser pour ses semblables. La Défense passive fut pour lui, tout d'abord,
un des moyens de servir et de soulager; qualités qui lui venaient peut-être de sa grande ferveur
religieuse; cette volonté de payer de sa personne, ce besoin d'affectation effective et utile qu'il
sentait en lui, il les satisfaisait également en allant avec le père Galier dans les quartiers de
Lormont et de Cenon visiter les malheureux.
Ainsi apparaît Jacques Rouin, âme d'une très vive sensibilité et d'une vie intérieure intense, jeune
homme demandant à la vie de famille exactement ce qu'elle avait été pour lui enfant, car il y avait
une solide union et une totale confiance au sein de cette famille. De plus, il possédait une véritable
passion pour la musique et il assistait à de nombreux concerts.
Les évènements de 1940 firent une très vive impression sur lui, et dans les premières semaines de
l'occupation, il passa très rapidement de la mentalité d'un adolescent à celle d'un homme mûri par
la peine et la volonté de faire son devoir. Dans le journal qu'il a rédigé à partir de juillet 1940
on peut trouver les observations suivantes:
26 juillet 1940 |
Acte de barbarie allemande: ils ont torpillé le "Meknés". Ils parlent de démembrer la France; nous sommes trahis. |
23 septembre |
Un Français a été tué à Castillon par des soldats. Les Allemands sont des brutes, ils ont prouvé ce matin qu'ils étaient des lâches. |
Ne perdant pas espoir, chaque jour il termine son journal par cette formule:
Mais il trouve enfin l'occasion de participer activement à la Libération. Il appartient à la Résistance et, en juin 1944, s'installe avec ses camarades à Richemont. Mossé, Anère et lui viennent le lundi 10 juillet déjeuner chez Mme Rouin, car la demeure maternelle était leur "point de chute" préféré. Ils étaient enthousiastes: le 14, ils allaient recevoir recevoir des parachutistes et, à plus de quarante, ils devaient partir ailleurs et lutter. Hélas! le matin du 14, il tombe, blessé, achevé dans un sentier près de la ferme,
alors qu'il était en train de panser Huault et Taillefer.