Biographie. Résistants honorés. Picon Michel. |
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Le combat de Saucats, 14 juillet 1944.
Michel Picon naquit à Mayence le 15 janvier 1924. Il était le dernier de cinq enfants. La situation
de son père, chef de bataillon à l'Etat-major de l'Armée du Rhin, lui fait fréquenter divers lycées
dans différentes garnisons.
Au moment de la capitulation, il passe avec succès la première partie de son baccalauréat et, bachelier
de philosophie l'année suivante, il entra comme pensionnaire au Lycée de Bordeaux, à l'âge où les
jeunes gens souffrent le plus cruellement de voir leur pays sous le joug ennemi.
Déjà, il fait partie d'un groupe instruit par d'anciens officiers; mais, en 1942, Michel reprend ses
classes. Il est reçu en fin d'année à son baccalauréat de mathématiques, diplôme exigé pour la
carrière qu'il veut faire sienne: la carrière d'officier. Enfin, il va pouvoir réaliser son rêve,
accomplir la destinée que lui a tracée son esprit franc et loyal, enthousiaste mais raisonné. Il
entre dans la classe préparatoire aux H.E.C, classe où s'était réfugiée, pour un temps seulement,
la classe de Saint-Cyr.
Il est enchanté, porte les cheveux en brosse et prend un air militaire qui lui convient tout à fait;
il est parmi les plus attachés au maintien des traditions, et consulte souvent son père au sujet
de leur origine ou de leur signification. Le 15 janvier, on fête ses vingt ans en famille; mais
c'est aussi l'époque où son activité clandestine est la plus grande; en compagnie de son camarade
Roger Sabaté, il court les plus grands risques en repérant des emplacements de D.C.A ou en pénétrant
sans autorisation dans la base sous-marine ou à Mérignac, dans le camp d'aviation. Il n'ignorait
pas que, s'il avait été pris, il aurait été martyrisé et fusillé.
Dès le début de 1944, il témoigne à sa famille le désir de rejoindre le maquis, et à ses parents
qui essayaient de le retenir:"Nous ne devons pas être résistants seulement en
paroles, disait-il: et qui donc se battra, sinon ceux qui
veulent être officiers?" Enfin, le 15 juin, il part, triste en voyant la douleur
de sa famille, mais résolu; en partant, il avait accepté pleinement le sacrifice de sa vie.
"Je connaissais très bien Michel, écrivait le 24 juillet 1944, un de ses amis,
et je suis sûr qu'il aurait fait un officier de grande valeur; je crois que,
de tout temps, il avait donné sa vie à la France avec l'élan de ceux qui ont un idéal. Il avait
le culte de la Patrie au plus haut degré, ainsi d'ailleurs que l'amour des vertus militaires.
J'aimais beaucoup en lui son désintéressement total et son dévouement absolu à ses amis. En un mot,
c'était un vrai Français".