Biographie. Résistants honorés. Monge Raymond Armand. |
Hommage aux fusillés de la région bordelaise Henri Chassaingt Georges Durou T1/6
Il commence très jeune ses activités de militant. Il est membre des Jeunesses communistes
et secrétaire de son groupe.
Il a tout juste 20 ans lorsque, le 21 juin 1940, il est condamné à 1 an de prison
et 50 francs d'amende, par le tribunal correctionnel de Bordeaux, pour propagande
communiste. En appel, il bénéficiera du sursis.
Mis en vue par cette condamnation, il restera sous la surveillance du commissaire
spécial de Bordeaux. Dés lors, à la suite de l'exécution par la Résistance du conseiller
Reimers, il fera partie de ceux qui seront internés, le 22 octobre 1941, au camp
de Mérignac. Marié, père d'un enfant de 3 ans, son épouse est enceinte.
Il sera interrogé par l'inspecteur auxiliaire Lafargue, le 4 novembre 1941, qui le
qualifiera de "militant actif, comme d'ailleurs les différents membres de sa famille".
Le rapport se poursuit ainsi::
"Il n'exprime pas de repentir sur son activité passée ni de sentiment de loyalisme
à l'égard du maréchal Pétain et il semble bien que sa situation de famille milite
en sa faveur, qu'il y a intérêt à maintenir son internement. (1 enfant en bas âge,
sa femme enceinte de 8 mois).
Ce même policier, qui d'ailleurs n'est plus auxiliaire, va établir un rapport défavorable
lorsque la belle-mère d'Armand Monge demande au préfet la libération de son gendre.
Sans fioritures l'inspecteur Lafargue explique que le prisonnier " entièrement
inféodé à l'idéologie moscoutaire. N'exprimant aucun repentir, ni aucun sentiment
de loyalisme à l'égard du gouvernement du Maréchal Pétain, et son attitude au camp
était également mauvaise, il n'est pas possible de prendre la requête de Madame
Amanieu en considération.
Sur ordre des autorités allemandes, le directeur du camp d'internement de Mérignac
transfère le prisonnier au Fort du Hâ. Le Préfet ne sera informé qu'après coup.
Armand Monge est fusillé le 5 décembre 1940 au camp militaire de Souge.