Biographie. Résistants honorés. Escabasse René |
Témoignage de René Escabasse
Né le 21 février 1926, à Saint Laurent du Plan en Gironde. Cadet de trois enfants, issu d'une famille d'ouvrier, son père, artisan maçon,
sa mère ouvrière agricole, a fréquenté l'école primaire de Saint Laurent du Bois; assez pour obtenir son certificat d'étude à l'âge
de 11 ans et 1/2, avec dispense.
Après un an de cours supérieur, il quitte l'école fin juillet 1938. En juillet 1939, il est engagé par le boulanger du village comme
apprenti. Puis, arrive la déclaration de guerre, son patron, appelé sous les drapeaux, ferme sa boulangerie. Il part à Caudrot pour
continuer le métier. La drôle de guerre, la débâcle, l'occupation de la France... Caudrot sera en zone dite libre.
Après une demande
de passeport il sera autorisé à rentrer le dimanche chez ses parents qui sont en zone occupée pour faire laver son linge jusqu'au
printemps 1943.
Il revient vivre chez ses parents après avoir passé son CAP de boulanger et se sera là un tournant vers une nouvelle vie. Son père,
réquisitionné pour travailler à la base sous-marine, ancien combattant de 14/18, refuse de partir. Il se verra supprimer sa carte
professionnelle et fera un retour à la terre dans une ferme au milieu des bois. Possédant un poste de radio, nous écoutions Radio
Londres.
A partir de cette époque, ce sera le début du jeu du chat et de la sourie avec les Allemands.
Étant au milieu des bois nous servions
de cache pour camoufler les juifs, les prisonniers évadés et les lettres pour les faire passer en zone libre étant à cheval sur la
ligne de démarcation.
René et son frère Albert, l'aîné, feront la connaissance d'un Résistant de Blasimon qui leur confiera diverses missions. au cours de
l'une d'elles, René est arrêté dénoncé par les Français du coin. Convoqué à la Kommandantur de Langon, il sera conduit vers un camp
de prisonniers, chemin de la Garenne, pendant trois jours. Faute de preuve, il sera libéré vu son jeune âge (17 ans)
après avoir versé
une forte amende, abandonnant son métier de boulanger pour travailler sur l'exploitation.
Son frère Albert sera à son tour, après dénonciation du maire, appelé par les Allemands à Bordeaux, rue de Cursol d'où il s'évadera;
il se camoufle en zone libre, recherché on ne le reverra qu'après la Libération. Ayant peur de représailles, René quittera, à son tour,
le domicile conjugal et son frère le rejoindra pour rentrer dans la résistance du groupe "Hilaire Buckmaster" de Blasimon, sous les
ordres du capitaine Barrière. Ils participeront à divers coups de main contre l'occupant, divers parachutages d'armes et transports
d'armes en lieu sûrs, puis, enfin, à la libération de Sauveterre et de Langon. Le groupe sera intégré à "Guyenne et Gascogne" du
commandant Noutary. Ils prendront un engagement pour la durée de la guerre. Versé au 57ème R.I., au sein de la 36ème Armée aux ordres du général Leclerc.
Après diverses formations,
Albert fera partie de la 9ème compagnie du régiment, René ira à la compagnie Hors rang et passera un brevet de radio au
P.C. de la division. Départ direction de la Côte d'Azur où vient d'avoir lieu un débarquement; libération de la Provence, l'Italie,
l'Alsace, la traversée du Rhin, à Strasbourg, la Forêt noire pour occupation et, enfin, libéré le 30 novembre 1945 alors qu'il n'a pas
encore vingt ans.