Biographie. Résistants honorés. Dupeyron Albert et Dupeyron Elisabeth. |
Dupeyron Albert | S.N.C.A.S.O | Dupeyron Elisabeth |
Les femmes dans la Résistance. |
Résistance Unie n°13 - Décembre 1999. Henri Souque.
Elisabeth Dufour, née le 25 août 1914, à Lormont, épouse en 1932 Albert Dupeyron, charpentier traceur
de Bègles. Ils ont eu deux fils: lucien né en 1933 et Claude né en 1938.
Paques 1942, Elisabeth et Albert Dupeyron, communistes militants, entrent dans la clandestinité.
Entrés dans un groupe bordelais de F.T.P. ils se rendent en Charente récupérer des armes. C'est là,
pendant la nuit du 28 juillet 1942 qu'ils sont arrêtés par deux policiers français, dans la ferme
Guillon à Sainte Sévère, près de Jarnac.
Les deux policiers ayant opéré se sont fait passer pour des marchands de cochons. Ils n'étaient pas
seuls; deux cents soldats allemands les accompagnaient.
Le calvaire commence alors pour les Dupeyron qui sont d'abord conduits à la prison de Cognac, puis,
à la kommandantur de la rue de Budos.
Elisabeth est ensuite conduite à la caserne Boudet puis au fort du Hâ.
Albert Dupeyron est fusillé le 21 septembre 1942, à Souge. On suppose qu'Elizabeth cette mort. Le
14 octobre 1942, elle est transférée au fort de Romainville "Front stalag 122, les Lilas. Durant
son séjour en ces lieux, elle parvient à confectionner, pour ses enfants, deux poupées en chiffons
qu'elle réussira à leur faire parvenir. (Ce témoignage émouvant se trouve au Musée des Amis du
vieux Lormont, dans la boîte à cigare ayant permis l'envoi.
Le 23 janvier 1943, Elisabeth Dupeyron n'était plus à Romainville. Elle est partie vers
Auschwitz avec le matricule 31731. 230 femmes partiront par ce convoi, 49 seulement reviendront, soit 21%.
Henri Souque s'attarde plus précisément sur ce pourcentage qui apparaît supérieur au résultat
calculé, en moyenne, sur les autres camps où les résultats des survivants égale 3%.
Résultat étonnant sur les politiques alors que, dans ce même camps, furent exterminés des millions
de malheureux, le plus souvent des juifs, parfois le jour de leur arrivée. Il semblerait que, suite
à une mise en garde donnait par la radio anglaise, les Allemands mirent en quarantaine, le 3 août,
les déportées résistantes et politiques. Toujours soumises à la même nourriture, elles n'étaient
pas astreintes au travail forcé. Cela permit de survivre à celles qui n'étaient pas atteintes par
le typhus. Elisabeth était touchée. Les Allemands l'emmenèrent dans la chambre à gaz, alors qu'elle
vivait encore.
L'acte officiel du décès est daté du 13 novembre 1943.