Biographie. Résistants honorés. |
Allo Roger | Syndicats en Gironde. | S.N.C.A.S.O. |
Cahier de la Résistance n°15
Bordeaux 1940-1944, René Terrisse.
Histoire de la Résistance, Tome III, Henri Noguères.
Hommage aux fusillés de la région bordelaise
Roger Allo est né le 5 mai 1906,
à Saint-Nazaire. Agé de 19 ans, il s'inscrit au Jeunesses communistes de Bacalan. Propagandiste et
orateur, il est délégué au Congrès national du 19 octobre 1925.
Déjà remarqué par les services de police, il effectuera son service militaire au 61ème
régiment de tirailleurs, à Kenitra au Maroc.
Démobilisé, il entre à la C.G.T et s'engage, à la fois, dans la vie syndicale et la ville politique.
Secrétaire général du syndicat unitaire des métaux, membre du CE de la 19ème entente
des Jeunesses communistes, il assiste au congrès de l'Internationale syndicale rouge. Il adhère aux
Amis de l'U.R.S.S. Par ailleurs, attentif à la formation professionnelle, il est membre du jury des
CAP de tôlier formeur.
Roger Allo n'est pas seul dans la lutte. A ses côtés, se trouve sa soeur Régine qui, participant
à la grève déclenchée dans la profession de l'imprimerie en 1933, se trouvera accusée de violence
et sera condamnée à 15 jours de prison ferme qu'elle accomplira au quartier des femmes au fort du
Hâ.
Roger Allo prendra des responsabilités au Secours rouge international ce qui le conduira à participer
au soutien du gouvernement républicain espagnol. D'abord en assurant l'organisation du support
financier puis en s'engageant dans les Brigades internationales.
La guerre d'Espagne terminée et revenu à la vie civile il est élu président de l'association des
anciens combattants en Espagne républicaine.
La guerre est déclarée. Roger Allo est rappelé sous le drapeaux le 2 septembre 1939. Il sera
démobilisé le 17 août 1940. Mais, le préfet Pierre-Alype n'a pas oublié de porter notre homme sur
ses listes de personnes dangereuses. Roger Allo sera pris dans la rafle du 22 novembre 1940. 148
communistes se retrouveront à l'hôtel des émigrants, quai de Paludate.
Le 24 octobre 1941, il est demandé d'établir une liste de 50 otages qui seront fusillés le 24 octobre
1941. Pierre-Alype communique à la Feldkommandantur le dossier de Roger Allo, en n'oubliant pas de
joindre un rapport dans lequel ressort le commentaire suivant du commissaire Poinsot:
"Militant actif et dangereux, soupçonné
de se livrer à l'intérieur du camp
à une sournoise propagande révolutionnaire".
La veille de l'exécution Roger Allo sera transféré du camp de Mérignac au fort du Hâ. En ces derniers instants il lui sera proposé le reniement de l'idéal qui le conduit depuis de nombreuses années. Il lui suffisait d'apposer sa signature sur une reconnaissance de soumission au maréchal Pétain pour avoir la vie sauve. Il sera fusillé le 24 octobre 1941.