IV E P.A.7768 Bordeaux le 12 novembre 1943
Par l’arrestation de Favrichon et Sieffert, un groupe a été détruit qui probablement travaillait pour l’I.S. (sans doute Intelligence
Service).
L’ingénieur Moniot qui était l’agent principal a recruté Favrichon et Sieffert pour cette activité et également enrôlé le télégraphiste
«ROBERT» alias «VICTOR» comme collaborateurs.
Moniot a probablement encore entretenu d’autres agents à Bordeaux, qui lui transmettaient les nouvelles. Les nouvelles reçues et
chiffrées par lui-même étaient transmises chaque fois par Moniot à Favrichon qui les donnait aux radiotélégraphistes Sieffert et
Robert. C’était également Moniot qui a donné les 2 émetteurs ennemis aux radiotélégraphistes et qui s’occupait du paiement des
agents.
Le jour même de l’arrestation de Favrichon et Sieffert, le 22/9/1943, Moniot en a eu connaissance. Le jour même il a aussi quitté
Bordeaux avec sa famille à destination inconnue. Les recherches sont restées sans succès jusqu’à maintenant.
Le radiotélégraphiste Robert, alias «Abel», et Marcel alias «Bernadet», doivent de même avoir été avertis et ne pouvaient pas être
retrouvée.
Favrichon a avoué avoir transmis depuis mai 1943 les messages ennemis reçus par Moniot à Sieffert et Robert pour les transmettre
à Londres. Dans ce but ils utilisaient la demeure de Jaime 36 Cours du Cardinal Lavigerie.
Il ne pouvait pas être prouvé à Jaime qu’il était en relation avec les inculpés. Jaime séjourne pendant les mois d’été dans sa
seconde demeure à environ 25 Km/ de Bordeaux.
D’autres émissions ont encore été effectuées dans la demeure de Sieffert, et de Favrichon. Favrichon recevait pour cette activité
mensuellement 500 frs comme dédommagement.
Sieffert, était pendant la dernière guerre versé dans les troupes techniques et était occupé au même lieu de travail que Favrichon.
Il a, sans interruption, avec Marcel de Paris et Robert transmis à Londres des nouvelles chiffrées par Favrichon. Deux émetteurs
étaient sa disposition. L’un d’eux pouvait être trouvé le 23/9/1943 et mis à l’abri, tandis que l’autre émetteur ne se trouvait plus
dans l’immeuble de Sieffert. Rien que les ébonites y appartenant pouvaient être retrouvés.
Sieffert était également au courant de quelles sortes d’émissions ennemies il s’agissait, bien que lui et Favrichon contestent que
le contenu desdites nouvelles leur était inconnu. De toutes façons, tous les deux se sont offerts pour exercer cette activité.
Feutry, Reiller et Balmas auraient mis leurs demeures à la disposition de transmission d’après les indications de Favrichon.
Les deux premiers cités furent arrêtés, tandis que Mme Balmas ne pouvait pas être découverte puisqu’il n’était pas possible de
trouver la demeure de celle-ci.
Il nous était impossible d’en déduire une aide à l’ennemi, puisque ni Favrichon ni Sieffert ne se sont trouvés dans les demeures
de ceux-là.
Moniot en fuite, a prévu des demeures pour des émissions ennemies selon les indications de Favrichon.
C’est pourquoi Feutry et Reiller furent relaxés.
Nous proposons de lancer une demande d’emprisonnement contre Favrichon et Sieffert auprès du B.d.S IV C.
Pour prendre connaissance, transmis au Chef IV
Rapport au Service intermédiaire
Rapport au B.d.S IV E. et IV C.
Au dossier (à la procédure)
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