IV E P.A. 7758 Bordeaux le 1/11/1943
- VI -
INTERROGATOIRE
Amené de la prison, se présente le ressortissant Français REILLER Joseph, peintre en bâtiment, né le 5/9/1898 à Vignols, domicilié
à Floirac 31 rue de la Concorde et à Bonnetan.
Mis au courant de l’affaire et exhorté de dire la vérité il a déclaré ce qui suit:
Pour l’état civil: Mon état civil déjà indiqué est exact. Je suis marié avec Yvonne née Paille, et j’ai 2 enfants âgés de
8 et 18 ans. Mes parents s’appellent Louis Reiller et Marie née Mongezin. Tous les deux sont morts. Je suis catholique et je n’ai
pas encore été condamné.
"Depuis 1927 je suis occupé à la Société des Tramways de Bordeaux en qualité de peintre en bâtiment et je gagne 5-600 frs par
semaine.
Je n’ai pas pris part à la dernière guerre.
Je n’ai pas appartenu à des organisations politiques comme membre et je n’avais aucune activité politique ».
L’interrogatoire: "Si l’on me reproche d’avoir mis ma demeure à Bonnetan ou à Floirac à la disposition des gens pour des
transmissions radiotélégraphiques, je dois le nier énergiquement.»
"Favrichon, Sieffert et Moniot me sont connus par notre lieu de travail commun. En dehors de ceux déjà cités, d’autres personnes non plus
ne m’ont pas demandé un travail analogue.»
Demande: Favrichon a indiqué dans son interrogatoire que dans votre demeure des émissions ennemies ont été effectuées.
"Favrichon, Sieffert, Moniot et aussi une personne du nom de Robert ou Victor ne sont jamais entrés dans ma demeure. (Par
erreur on a marqué Jemals au lieu de niemals- le Traducteur)
Je ne sais pas que Favrichon m’ait donné le pseudonyme de «Bonnet» ou de «Reil?" je ne suis pour rien dans cette affaire.»
Puisque l’accusé conteste d’avoir prêté sa demeure, il est confronté avec Favrichon.
Favrichon mis en présence déclare ce qui suit:
Demande: Est-ce que vous avez jamais été dans une des 2 demeures de Reiller ? Ou est-ce que vous avez jamais dit à une
autre personne d’aller dans la demeure de Reiller pour y transmettre des messages ennemis ?
Réponse: Moi-même je n’ai pas été dans la demeure de Reiller. J’ai reçu verbalement la mission de Moniot d’aller trouver
Victor (radiotélégraphiste) et d’aller le voir dans la maison de Reiller à Bonnetant pour qu’il puisse transmettre les messages
ennemis. Comme je l’ai déjà déclaré, Moniot avait sans doute déjà arrêté la maison de Reiller. S’il a parlementé à ce sujet avec
Reiller même, je l’ignore. Si on me reproche d’avoir indiqué à mon dernier interrogatoire que j’ai été conduit par Robert entre
autres auprès de Reiller, je dois vous dire qu’il n’en était pas ainsi. Je n’ai pas été chez Reiller.
Demande : Par qui avez-vous appris qu’on transmettait aussi des messages chez Reiller.
Réponse: Je ne peux pas dire si on a déjà effectué des émissions chez Reiller. De toutes façons j’ai donné à 2 reprises la
mission à Victor de la part de Moniot d’aller dans la demeure de Reiller pour y effectuer des émissions. D’après les indications
de Moniot, les habitants de la maison n’ont pas été informés de ce qu’on allait y faire des émissions ennemies.
Demande: Avez-vous appris de Victor ou lui avez-vous demandé si vraiment ils ont fait des émissions chez Reiller, Feutry,
et Madame Balmas ?
Réponse: Victor m’a seulement rendu les nouvelles transmises après leur transmission en me disant que l’affaire était réglée.
On n’a pas parlé d’autre chose et je n’ai pas posé de questions. Une seule fois je me suis rendu en personne dans la demeure de Mme
Balmas. Il faut que je rectifie – je suis allé avec Victor jusqu’à l’immeuble de Mme Balmas. Après avoir inspecté l’immeuble indiqué
par Moniot, nous avons continué notre chemin. Ce jour-là on n’y a certainement pas effectué d’émission. Je ne saurais vous dire si
Victor a effectivement été dans la demeure de Mme Balmas.
Je suppose que Victor n’a pas du tout effectué d’émission chez les 3 personnes mentionnées mais seulement dans l’immeuble n° 36.
Je voudrais encore ajouter que Mme Balmas ne m’est pas personnellement connue elle tient près du dépôt des tramways un magasin de
vivres.
Mes indications correspondent à la vérité. Elles m’ont été traduites en français et je les reconnais exactes.
Interprète:
Signé illisible. |
SCHODER
S.S. Untersturmführer Sous-lieutenant |
Reiller déclare en outre:
Mes déclarations correspondent à la vérité. Je ne suis pour rien du tout dans l'affaire. Je demande ma mise en liberté.
Mes déclarations ci-dessus m'ont été traduites en français.
Interprète: Signé illisible |
Schöder Sous-Lieutenant |
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