Biographie.
Résistants honorés.
Hurteau Roger.

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Le combat de Saucats, 14 juillet 1944.

Celui que le maquis appelait "Pacha" portait ce surnom depuis son enfance: c'était un bébé joufflu, né en Syrie en 1923, et qui ressemblait en effet à l'image qu'on se fait d'habitude d'un pacha.

Il a vécu à la campagne ses dix premières années; son caractère et ses goûts s'en ressentent: c'est un garçon plein de vie, heureux, gai,
loyal, très franc. Et il s'intéresse à tout ce qui vie dans la nature: les plantes, les animaux. Mais ce qu'il aime par dessus tout, c'est vivre lui-même la vie libre des bois. Il fait plusieurs camps pendant les vacances de l'été avec son ami Jacques, de ces randonnées qui vous laissent un souvenir éclatant. En classe, il ne s'intéresse qu'aux sciences naturelles. Il aimerait bien devenir technicien dans la marine. Mais on ne peut l'accepter à Rochefort, car la guerre vient d'éclater le jour de ses 16 ans, et les engagements ne sont pris qu'à partir de 17 ans. Le divorce de ses parents le mûrît, et "pour ne pas être à la charge de sa mère", il s'embauche comme menuisier en 1940. En 1941, il travaille chez un constructeur de bateaux à Lormont. Il aide déjà les résistants en les renseignant sur l'activité des Allemands dans le port, où il a accès.

En décembre 1943, une lettre de son ami Jacques lui apprend que celui-ci s'est enrôlé dans la Milice, parce qu'il a besoin d'action et qu'il ne trouve pas satisfactions ailleurs. Pacha n'est pas du même avis: s'il faut servir la Patrie, que ce soit du moins dans l'honneur, avec les vrais Français, avec les Résistants, qu'il aide déjà. Et, pour rétablir l'équilibre, pour racheter en quelque sorte la conduite de son ami, il se donne plus entièrement à sa tâche secrète. Pacha ne s'est pas engagé à la légère, ni par désir d'aventure ou de gloriole. Il veut servir. D'ailleurs, sa mère ne sait rien, et il accomplit son travail sans jamais en parler. Il est lié à Rouin et à Anère, deux héros de Saucats aussi; c'est Anère qui le prévient, en juin 1944, qu'un maquis se forme. Roger voit alors la possibilité de servir en vivant au grand air, ce qui lui sourit doublement. Il part donc, plein d'entrain, accepte joyeusement la discipline du groupe. Et, le 14 juillet 1944, il combat vaillamment.